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Cote | Localisation | Statut |
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C PET | Premiers docs Plus de détails sur cet exemplaire Code-barres: 1110784577 |
Auteur | Charles Perrault [auteur] |
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Titre | Le Petit Chaperon rouge / Charles Perrault ; illustré par Edgar Tytgat. |
Mention d'édition | [Reproduction en fac-similé]. |
Editeur | Albin Michel Jeunesse, 2015. |
Description | 15 p. : ill. en coul. ; 25 cm |
Langue | Français. |
Centre d'intérêts | Conte jeunesse |
Autres auteurs | Edgar Tytgat (1879-1957) [illustrateur] |
A travers les bois gravés, le conte du Petit Chaperon rouge retrouve toute la puissance et la rugosité du texte original de Perrault, qui se termine dans la gueule du loup. Les textes, composés avec des lettres sculptées dans du buis, forment, par les irrégularités de forme et d’encrage, de véritables images. La présente édition a été réalisée à partir de l'exemplaire conservé à la Réserve des livres rares de la Bibliothèque nationale de France.
Médias
Charles Perrault, né le à Paris où il est mort le , est un homme de lettres français, célèbre pour ses Contes de ma mère l’Oye. Auteur de textes religieux, chef de file des Modernes dans la Querelle des Anciens et des Modernes, Charles Perrault est l'un des grands auteurs du XVIIe siècle. L'essentiel de son travail consiste en la collecte et la retranscription de contes issus de la tradition orale française. Il est l'un des formalisateurs du genre littéraire écrit du conte merveilleux.
Charles Perrault est né dans une famille bourgeoise, de Pierre Perrault, originaire de Tours et qui sera parlementaire à Paris, et Paquette Le Clerc. Il est le dernier d’une famille de sept enfants : Jean, l’aîné, avocat comme son père, meurt en 1669 ; Pierre (1611-1680), receveur général des finances, perd pour indélicatesse son crédit auprès de Colbert en 1664 ; Claude (1613-1688), docteur en médecine et architecte, membre de l'Académie des sciences[1] et du Conseil des bâtiments, publie des ouvrages d’histoire naturelle et d’architecture, on lui doit notamment la colonnade du Louvre ; Nicolas (1624-1662), amateur de mathématiques et théologien, est exclu de la Sorbonne pour jansénisme en 1656 ; Marie, l’unique fille, meurt à treize ans[2] ; il a également un frère jumeau, François, mort en bas âge, à 6 mois[3].
Charles Perrault est baptisé le en l'église Saint-Étienne-du-Mont à Paris. Son parrain est son frère Pierre et sa marraine est Françoise Pépin, sa cousine[4].
Charles Perrault fait des études littéraires brillantes au collège de Beauvais à Paris dont il raconte, dans ses Mémoires, qu’y étant élève de philosophie, il quitta la classe à la suite d’une discussion avec son professeur, en compagnie d’un de ses camarades. Tous deux décident de ne plus retourner au collège, et ils se mettent avec ardeur à la lecture des auteurs sacrés et profanes, des Pères de l'Église, de la Bible, de l’histoire de France, faisant de tout des traductions et des extraits. C’est à la suite de ce singulier amalgame de libres études qu’il met en vers burlesques le sixième livre de l'Énéide et écrit les Murs de Troie ou l’Origine du burlesque.
Reçu avocat en 1651 après avoir obtenu sa licence de droit, il s’inscrit au barreau mais, s’ennuyant bientôt de « traîner une robe dans le Palais », il entre en qualité de commis chez son frère qui était receveur général des finances.
Bras droit de Colbert, il est chargé de la politique artistique et littéraire de Louis XIV en 1663 en tant que secrétaire de séance de la Petite Académie, puis en tant que contrôleur général de la Surintendance des bâtiments du roi. Dès lors, Perrault usa de la faveur du ministre au profit des lettres, des sciences et des arts. Il ne fut pas étranger au projet d’après lequel des pensions furent distribuées aux écrivains et aux savants de France et d’Europe.
Perrault contribua également à la fondation de l’Académie des sciences et à la reconstitution de l’Académie de peinture[5]. Il fit partie, dès l’origine, de la commission des devises et inscriptions qui devint l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Entré à l’Académie française en 1671, il y donna l’idée des jetons de présence, de rendre publiques les séances de réception et de faire les élections « par scrutin et par billets, afin que chacun fût dans une pleine liberté de nommer qui il lui plairait. » C’est lui encore qui rédige la préface du Dictionnaire de l'Académie en 1694.
Perrault était un touche-à-tout littéraire qui s’essaya au genre galant avec Dialogue de l’amour et de l’amitié (1660) et Le Miroir ou la Métamorphose d’Orante. Toutes ses productions littéraires se bornaient à quelques poésies légères, comme le Portrait d’Iris, lorsqu’il lut à l’Académie, le , un poème intitulé le Siècle de Louis le Grand. Ce poème, où Perrault, parlant avec assez peu de respect d’Homère, de Ménandre et des plus révérés d’entre les auteurs classiques, plaça pour la première fois le XVIIe siècle au-dessus de tous les siècles précédents, tient une place importante dans l’histoire des lettres en ce qu’il inaugure la Querelle des Anciens et des Modernes. Perrault, qui sera le chef de file des partisans des Modernes, y explique l’égalité nécessaire entre les différents âges par une loi de la nature :
À cette lecture, Boileau se leva furieux, disant que c’était une honte de la supporter. D’autres académiciens, qui y voyaient une flatterie pour eux-mêmes, applaudirent vivement. Racine félicita ironiquement Perrault d’avoir si bien mené ce jeu d’esprit et d’avoir si parfaitement rendu le contraire de ce qu’il pensait. Ainsi naquit une des plus fameuses querelles littéraires, s’il est vrai, comme on l’a dit, que ce fut pour répondre à Racine que Perrault entreprit une démonstration méthodique de sa thèse et publia le Parallèle des anciens et des modernes (Paris, 1688-1698, 4 vol. in-12), ouvrage écrit sous forme de dialogue entre un président savant et un peu entêté, un chevalier léger, agréable et hardi, et un abbé qui représente la modération. Son quatrième tome consacre une part importante à l’architecture, reprenant les idées que son frère Claude Perrault avait développé dans ses ouvrages, en se posant à l’encontre des canons éternels de la notion du beau.
Boileau répondit par des épigrammes et dans les Réflexions sur Longin. Dans cette discussion, où les adversaires avaient à la fois raison et tort à différents point de vue, et où, suivant chacun sa voie, ils se répliquaient sans se répondre, Perrault l'emporta en général par l’urbanité. On l’injuriait, il ripostait d’un ton spirituellement dégagé :
Perrault se laissa cependant aller à quelques paroles trop vives dans son Apologie des femmes, qu’il publia en 1694, pour répondre à la satire de Boileau contre les femmes. Les deux ennemis furent réconciliés, du moins en apparence, en 1700 et leur querelle fut continuée par d’autres écrivains.
Perrault avait commencé en 1696 et termina en 1701 un ouvrage intitulé les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle (2 vol. in-fol.), recueil de cent deux biographies, courtes, précises et exactes, accompagnées de magnifiques portraits gravés.
Mais ce qui a fait l’immortelle popularité de Charles Perrault, ce n’est ni cette riche publication, ni ses discussions littéraires, c’est le petit volume intitulé Contes de ma mère l’Oye, ou Histoires du temps passé (1697, petit in-12, édition très rare et contrefaite la même année) qu’il publia sous le nom de son jeune fils, Perrault d’Armancourt.
Comme Charles Perrault n'a couché par écrit que les versions qu'il avait entendues, et du fait de la forte légitimité de l'écrit, les contes dits « de Perrault » ont souvent pris le pas sur les autres versions des mêmes histoires, issues du patrimoine oral de France et du monde entier. Ainsi, Pierre Dubois pense que Charles Perrault a considérablement modifié la perception de la fée en faisant des « belles de mai » mentionnées dans les anciennes croyances des femmes raffinées, délicates et élégantes fréquentant la cour dans ses contes, détruisant ainsi leur symbolisme originel lié au renouveau de la nature. Selon lui, il « détourne et dénature » les fées des saisons avec l'ajout de ses morales[6].
Cependant, le point de vue de cet auteur, Pierre Dubois, est lié à la perception écologique que l'on a des fées en cette fin de XXe et début de XXIe siècle[7], bien que les auteurs de Fantasy (dont il fait partie[8]) dépeignent rarement les fées comme étant des ordonnatrices de la Mère Nature. Pour Perrault les fées sont surtout les instruments du Destin[9] et des magiciennes comme elles l'ont été durant tout le Moyen Âge. Ne disait-on pas fée pour désigner un objet magique, alors que tout ce qui était lié à la nature et à son renouveau était selon Paracelse[10] plutôt du domaine des éléments et de leurs représentants, les elfes, les lutins, les trolls. Dans la légende arthurienne de la Table Ronde, Viviane et Morgane ne sont pas des fées des saisons mais bel et bien des magiciennes[11]. Les fées de Perrault ne sont pas les délicates fréquentant la cour comme dit cet auteur de bandes dessinées[12], le conte "Les Fées" met en scène une magicienne qui tour à tour endosse l'apparence d'une vieille femme[13] puis d'une dame pour rendre justice à la bonté, la fée de Cendrillon transforme une citrouille en carrosse mais nulle part il n'est question d'une femme de cour, elle est une marraine, une protectrice[14] et quant à la vieille fée dans La belle au bois dormant, elle serait plus proche de la sorcière jeteuse de sorts[15]. Perrault était un écrivain philosophe qui a laissé dans ses contes les traces d'un enseignement hermétique comme le souligne Armand Langlois[16] dans son analyse des contes de Perrault. Il n'était pas un auteur de Fantasy, il n'a jamais prétendu endormir les enfants avec de jolies histoires mais c'était un moraliste[17] qui a utilisé le merveilleux pour éduquer[18] et donner une direction pour l'accomplissement de la personne humaine.
En 1691, Perrault publie une « nouvelle » en vers :
En 1693, il publie un premier « conte en vers » dans le Mercure galant[19] :
En 1694, il réunit dans une même édition[20] les deux œuvres précédentes et y ajoute une troisième histoire, deuxième « conte en vers » :
En 1696 paraît dans le Mercure galant un conte en prose : La Belle au bois dormant.
L’année suivante, sort de chez Claude Barbin un volume intitulé Histoires ou Contes du temps passé (1697). Ce volume contient les huit contes en prose suivants :
Ce recueil subit deux contrefaçons la même année : l'édition de Jacques Desbordes, à Amsterdam, Histoire ou Contes du temps passé. Avec Moralitez, et l'édition du Prince de Dombes, à Trévoux, Histoires ou Contes du temps passé. Avec des Moralitez.[22].
Il fait paraître son recueil sous le nom de son troisième fils, Pierre Darmancour, ou d’Armancour, Armancour étant le nom du domaine que Charles vient d’acquérir et d’offrir à Pierre. Ce dernier, né en 1678[23], aspirait à devenir secrétaire de « Mademoiselle », nièce de Louis XIV, à qui est dédicacé l’ouvrage.
De plus, Perrault voulait éviter une nouvelle polémique entre Anciens et Modernes (il était le chef de file de ces derniers) avec la publication de ses Contes. Il s’était réconcilié avec Boileau en 1694. Le nom de son fils lui a donc été d’une grande aide pour éviter la reprise de la querelle.
Cependant, des avis pour l'attribution des Contes en prose au fils subsistent, insistant sur le fait qu'ils étaient trop maladroits et trop immoraux pour être de la main du père[24].
En 1683, Perrault, ayant perdu à la fois son poste à l’Académie et sa femme, décide de se consacrer à l’éducation de ses enfants et écrit Les Contes de ma mère l’Oye (1697).
Il meurt le dans sa maison de la rue de l'Estrapade sur la Montagne Sainte-Geneviève et est inhumé le lendemain en l'église Saint-Benoît-le-Bétourné en présence de son fils Charles Perrault[25].
Le genre des contes de fées est à la mode dans les salons mondains : les membres de la haute société assistent aux veillées populaires et prennent note des histoires qui s’y racontent. Son recueil intitulé Contes de ma mère l’Oye, où les contes sont à la fois d’inspiration orale (la « Mère l’Oye » désigne la nourrice qui raconte des histoires aux enfants) et littéraire (Boccace avait déjà écrit une première version de Griselidis dans le Décaméron). Le travail que Perrault opère sur cette matière déjà existante, c’est qu’il les moralise et en fait des outils « à l'enseignement des jeunes enfants ». Ainsi, il rajoute des moralités à la fin de chaque conte, signalant quelles valeurs il illustre.
Marc Soriano dit de Perrault qu’il est « le plus méconnu des classiques » : tout le monde connaît ses contes, mais très peu connaissent sa version des contes : ainsi, chez Perrault, le petit chaperon rouge et sa grand-mère finissent mangés par le loup : la version postérieure où le chasseur les sort du ventre est de Grimm. De même, c’est dans Disney que le baiser du prince réveille la Belle au bois dormant (c'est également la version des frères Grimm) : chez Perrault, elle se réveille toute seule après que le Prince se soit agenouillé près d'elle. De même, on a longtemps eu un doute sur la fameuse pantoufle de verre : était-elle en verre ou en vair ? C'est en fait Balzac qui, pour rationaliser les contes de Perrault, modifia le conte en prétendant qu'il s'agissait d'une pantoufle de vair. Il s'agissait bien d'une pantoufle de verre.
Et la postérité a préféré ne garder que ce que Perrault appelait le « conte tout sec », c’est-à-dire le conte de fée, en oubliant les moralités. Or, les moralités de Perrault sont tout aussi essentielles à ses contes que ne le sont les moralités des Fables de La Fontaine.
Les contes de Perrault inspirèrent plusieurs chefs-d'œuvre du ballet classique, comme :
Il existe de très nombreuses adaptations cinématographiques de ses contes, parmi lesquelles :