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Cote | Localisation | Statut |
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BD TAR | Plus de détails sur cet exemplaire Code-barres: 0213854577 |
Auteur | Jacques Tardi [auteur]; Jacques Tardi [illustrateur] |
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Titre | C'était la guerre des tranchées : 1914-1918 / Jacques Tardi ; illustré par Jacques Tardi. |
Editeur | Tournai (Belgique) : Casterman, 1993. |
Description | 126 p. : illustrée ill. ; 31 cm |
Langue | Français. |
Centre d'intérêts | Bande dessinée adulte |
Support | Livre |
Médias
Jacques Tardi né le à Valence est un auteur de bande dessinée et illustrateur français. Son œuvre, traduite en plusieurs langues, lui a valu une certaine notoriété et une grande reconnaissance critique au-delà même du monde de la bande dessinée. Lauréat en 1985 du Grand prix de la ville d'Angoulême, il a reçu de nombreuses autres récompenses, dont trois autres prix du festival d'Angoulême, deux prix Max et Moritz (Allemagne) et deux prix Eisner (États-Unis).
Il est surtout connu pour Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, série inspirée par le roman-feuilleton de la Belle Époque, son travail sur la Première Guerre mondiale (C'était la guerre des tranchées), et ses adaptations des romans de Nestor Burma.
Jacques Tardi est né le à Valence[1] et a fait les Beaux-Arts de Lyon puis les Arts décos de Paris[2]. Il a passé son enfance dans l'Allemagne de l'après guerre, avec son père, qui était militaire de carrière.
Il dessine sa première bande dessinée La Marque verte en 1958-1959, après la découverte des albums d'Edgar P. Jacobs[3] en référence au sixième album de Blake et Mortimer : La Marque Jaune.
Il débute en 1972 avec le récit Rumeurs sur le Rouergue, pré-publié dans Pilote, sur un scénario de Pierre Christin (édité en album broché par Futuropolis en 1976).
En 1976, et à la demande de son éditeur Casterman[4], Tardi commence une série qu'il poursuit pendant de nombreuses années : les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec. En 1979, il publie le livre Ici-Même scénarisé par Jean-Claude Forest, prépublié l’année précédente dans À suivre. En 1982, il commence une autre grande série, celle des adaptations de Nestor Burma de Léo Malet avec Brouillard au pont de Tolbiac.
À la fin des années 1990, il créé le feuilleton radiophonique Le Perroquet des Batignolles avec Michel Boujut, diffusé en 1997 sur France Inter.
En novembre 2010, il publie chez Futuropolis une adaptation du roman de Jean-Patrick Manchette, La Position du tireur couché[5].
En 2012, il publie Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II-B, à partir des souvenirs de la captivité de son père durant la Seconde Guerre mondiale.
Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 2013[6], il refuse cette distinction en indiquant ne vouloir « rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d'aucun autre pouvoir politique quel qu'il soit »[7].
Le 30 novembre 2015, il est parmi les signataires de l'Appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence »[8],[9].
Jacques Tardi vit avec la chanteuse et traductrice Dominique Grange[10]. Ils se sont mariés le 18 juin 1983[11]
L'univers de Tardi est facile à résumer : les faubourgs de Paris, les anars, quelques monstres, des soldats et la guerre, et, partout, la misère qui poisse, la révolte… L'œuvre de Tardi est très explicite. De ses choix d'auteurs (adaptés, illustrés comme Céline, Daniel Pennac, Jean Vautrin, Léo Malet...) se dégagent des cohérences affectives, imaginaires, mais aussi politiques.
Son style peut sembler proche de la ligne claire de Hergé, mais les ouvrages de Jacques Tardi ont une nette tendance à ridiculiser le concept du « héros », ses personnages peuvent être des antihéros complets, des victimes de la marche du monde sans prise (sauf accidentelle) sur celui-ci, voire de simples témoins refusant d'agir autrement que pour leur propre compte.
La Première Guerre mondiale est un événement omniprésent dans l'œuvre de Tardi. Toute l'œuvre de Tardi est ponctuée d'ouvrages qui lui sont directement consacrés (Adieu Brindavoine, La véritable histoire du soldat inconnu, Le Trou d'obus, Où vas-tu petit soldat ?, etc.), ou dont l'action se situe autour de cette période (par exemple, les aventures d’Adèle Blanc-Sec débutent avant la guerre, et reprennent après la guerre). On note toutefois une évolution : les premiers ouvrages utilisent la guerre comme un support, un fond pour raconter une histoire de bande dessinée tandis que les ouvrages plus récents sur ce thème sont plus historiographiques, exposant crûment la chronologie et les faits de la « der des ders ».
C'était la guerre des tranchées est une bande dessinée qui montre la vie d'un soldat, son quotidien.
Son travail sur la Première Guerre mondiale, notamment C'était la guerre des tranchées et Putain de guerre est reconnu comme exceptionnel[12], notamment pour sa grande rigueur historique (grâce à la collaboration avec l'historien Jean-Pierre Verney[13]) et à la force qui se dégage de ces albums.
Une exposition au festival d’Angoulême a d'ailleurs été consacrée à cette partie de l’œuvre de Tardi où de nombreuses « planches » ont été exposées[14].
Pour finir, certains des détracteurs[Qui ?] de son œuvre lui reproche son aspect partisan. En effet, il dénonce régulièrement, grâce à ses personnages et aux péripéties qu'ils rencontrent, le concept de patriotisme ainsi que les valeurs de la Nation française. Il accuse fermement la notion de nationalisme qu'il estime responsable de toutes les turpitudes et violences inter-étatiques du XXe siècle.
La Seconde Guerre mondiale est aussi présente dans l'œuvre de Tardi. De la même manière, si la Seconde Guerre mondiale servait de toile de fond (120 rue de la Gare (Tardi-Malet) par exemple), les récits plus récents sont plus bâtis comme des livres d'histoire et des romans biographiques (Moi, René Tardi, prisonnier au stalag II-b).
Sauf précision contraire, les œuvres suivantes sont des romans.
Il participe au scénario et à la création de l'univers graphique du film d'animation sorti en 2015 Avril et le Monde truqué.
Avec les aventures extraordinaires d'Adèle, Jacques Tardi rend hommage à la grande tradition de la littérature populaire. Rebondissements, coups de théâtre, intrigues alambiquées, savants fous, personnages fourbes et traîtres tous plus affreux les uns que les autres... Tardi joue avec jubilation de tous les ingrédients du roman-feuilleton, s'amuse à brouiller les pistes pour mieux dérouter le lecteur, tenu en haleine d'un épisode à l'autre. Son héroïne est un personnage doté d'une véritable épaisseur : ni potiche ni vamp, [...] Adèle est une femme moderne et indépendante, en prise avec le réel. Et le trait de Tardi recrée à merveille l'ambiance du Paris du début de siècle. Une série créée en 1976.
Fin 2012, Tardi entreprenait avec Moi René Tardi prisonnier de guerre au stalag II B la publication de l'un de ses projets les plus personnels, mûri de longue date : l'adaptation en bande dessinée des carnets de guerre de son père, où celui-ci tenait la chronique minutieuse de ses années de captivité dans un camp de Poméranie en Pologne, presque cinq années durant. Une manière touchante et pudique pour le dessinateur, qui se met lui-même en scène dans ce récit sous les traits d'un enfant, de renouer le dialogue avec ce père [...] ombrageux aujourd'hui disparu, profondément meurtri par cette longue épreuve. Le premier volet de cette histoire s'achevait sur le départ des prisonniers de leur stalag fin janvier 1945, toujours encadrés par leurs geôliers, sous la menace de l'armée rouge soviétique lancée à l'assaut de l'Allemagne nazie alors en pleine débâcle. Le second volume de ce grand récit de guerre reprend là où le premier s'était arrêté, toujours sous le regard attentif de l'alter ego enfantin de Tardi : la longue marche des prisonniers dans un dénuement total et sous des températures extrêmes, la violence des garde-chiourme, la peur que suscitent les troupes russes toutes proches, les expédients pour s'assurer les meilleures chances de survie, les velléités d'évasion et ici et là quelques rares moments de récupération, comme la miraculeuse douche chaude négociée dans les locaux d'une ancienne brasserie...Autant de péripéties authentiques directement inspirées du carnet tenu au fil des jours à la mine de plomb sur « un cahier d'écolier coupé en quatre » par René Tardi, que l'on suit avec ses compagnons d'infortune tout au long de leur marche harassante à travers l'Europe dévastée, en direction de la France et de leurs foyers si longtemps espérés.