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Sauvé d’une chute dans la Seine, un homme un peu ours et misanthrope de 67 ans, se retrouve immobilisé dans un lit d’hôpital pendant un mois et demi. Cela lui donne le temps de revisiter sa vie, avec ses bons et mauvais côtés, et surtout de rencontrer des personnes inattendues, lui qui n’attendait plus beaucoup de surprises dans sa vie. Après ses deux précédents romans, Vivement l’avenir (2010) et son grand succès, La tête en friche (2009), adapté au cinéma par Jean Becker, Marie-Sabine Roger poursuit dans sa veine [...] humaniste et souvent drôle sa galerie de portraits hauts en couleur.
Il fallut mettre le cercueil sur la tranche. Il ne passait pas, à l'horizontale, par la porte de l'emplacement maçonné qui lui était réservé, dans la haute paroi d'alvéoles de béton de la «section des indigents» du cimetière. La défunte était tellement grosse.
Catherine Tournant, debout, sérieuse et vêtue de noir, se trouva saisie par l'horreur de la situation. Elle qui, quelques secondes plus tôt, ironisait mentalement sur le décès de Sylvia Jackowska, mère de son élève Natacha, se fit une image trop précise de [...] l'intérieur de la boîte pour rester détachée. Aussi arrêta-t-elle le flot de pensées cyniques qui affleuraient à son esprit. En d'autres circonstances, elle se serait abandonnée à formuler une remarque lapidaire à l'encre rouge dans la marge de la scène qu'elle était en train de vivre. Elle aurait laissé libre cours à cette pure manifestation de sa déformation professionnelle. Mais, ce jour-là, elle ne se le permit pas.
«Ça m'écoeure !» se disait de son côté Natacha Jackowska. Sa mère ne reposerait donc pas comme un gisant, allongée sur le dos, les mains jointes sur le ventre. Non, la position serait humiliante pour l'éternité. Sa mère, de toute façon, n'avait jamais été comme tout le monde. Elle était énorme. Un phénomène. Le cercueil, de la plus grande taille disponible dans les stocks municipaux, était plein de son corps, non pas comme un lit, mais comme un baquet. Et Natacha Jackowska avait cette vision en tête. Sa mère liquide. Emplissant le cercueil jusqu'au couvercle, heureusement étanche, jusqu'aux rebords, comme une terrine trop grasse. Sa mère, dans la mort même, était une marginale. Elle le savait depuis toujours. Dès son enfance, elle l'avait compris. Et Natacha Jackowska, élève de terminale littéraire au lycée Saint-John-Perse d'Aulnay-sous-Bois, où elle trimait pour de maigres résultats, oui, Natacha Jackowska, fille de cette émigrée polonaise étouffée par son propre corps devenu difforme, orpheline désormais depuis soixante-douze heures, esquissa, pour la première fois depuis longtemps, un sourire.
Catherine Tournant le remarqua. Elle se demanda ce qui pouvait, en un instant pareil, en être la cause. Malgré l'aide concrète qu'elle lui avait apportée, en l'accompagnant à la mairie pour faire les démarches auprès des services funéraires et en lui arrangeant un rendez-vous avec une assistante sociale, elle ne s'était pas véritablement intéressée à Natacha Jackowska. Elle s'en fit mentalement le reproche : «Dois être plus attentive aux autres.» Et puis, elle était bien décidée à savoir ce qui amusait la jeune fille, au milieu de tant de misère.
Natacha Jackowska se ressaisit sur-le-champ et reprit le visage impassible d'enfant triste qu'elle avait toujours porté comme un masque. Elle était majeure depuis deux mois déjà. Elle avait eu dix-huit ans en juillet. Elle avait redoublé son CM2, mais jamais depuis. C'est toujours de justesse qu'elle était passée dans la classe supérieure et elle n'avait pas intégré la filière littéraire par choix mais par calcul : elle était totalement nulle en mathématiques et elle parlait le polonais. Deux raisons qui avaient convaincu ses professeurs de la pousser dans cette voie dont elle ne voyait pas l'intérêt. Elle n'aimait pas lire, pas écrire, et elle ne supportait les interminables cours de philosophie qu'en se réfugiant dans un monde fantasmé de liberté absolue et de règlements de comptes violents, toujours muette et lisse, effacée. Elle ne comprenait pas très bien pourquoi Catherine Tournant s'occupait d'elle.
Merlin, auteur d'une série BD à succès, perd son vieux copain Laurent, qui lui a inspiré son héros, Jim Oregon. Comment continuer à le faire vivre dans ses dessins, d'autant que dans son « testament », Laurent lui impose deux contraintes pour l'album à venir.... Marie-Sabine Roger s'amuse allègrement à jongler entre deux mondes, celui de la réalité et de la BD, et donne naissance comme toujours à une tribu de personnages tout en couleurs...
Inspiré par un fait divers récent, le meurtre d'une enfant de huit ans par ses parents, La maladroite recompose par la fiction les monologues des témoins impuissants de son martyre, membres de la famille, enseignants, médecins, services sociaux, gendarmes... Un premier roman d'une lecture bouleversante, interrogeant les responsabilités de chacun dans ces tragédies de la maltraitance.
"Ce qu'ils mettent au dos des romans, je vais vous dire, c'est à se demander si c'est vraiment écrit pour vous donner l'envie. En tout cas, c'est sûr, c'est pas fait pour les gens comme moi. Que des mots à coucher dehors - inéluctable, quête fertile, admirable concision, roman polyphonique... - et pas un seul bouquin où je trouve écrit simplement : c'est une histoire qui parle d'aventures ou d'amour - ou d'Indiens. Et point barre, c'est tout".
Catherine, libraire d’une trentaine d’années, est de retour en Haute-Saône avec sa soeur aînée, Angélique, afin de vider la maison de leurs grands-parents décédés. Depuis longtemps, Catherine s’est tenue à l’écart de ce petit village. Pourtant, chaque coin de rue ou visage croisé font surgir en elle des souvenirs précis et douloureux alors que sa soeur a même oublié les prénoms des copains de vacances qu’elles retrouvaient chaque été, lors des séjours en famille. « J’ai une de ces mémoires. Une de celles qui ne [...] laissent pas de zones d’ombre et aucune place au doute. Une mémoire cruelle », dit-elle. Angélique a fondé une famille, Catherine, non. C’est une femme solitaire, à l’adolescence déjà elle passait ses heures dans les livres. Mais pour ce qu’elle a vécu, adolescente, dans ce village, « il n’y a pas eu de mots. Il n’y en a jamais eu, ni avant, ni après. C’est quelque chose qui ne ressemble à rien d’écrit ». Pourtant, alors que la maison, bientôt vendue, est nettoyée de ses souvenirs, Catherine laisse remonter le secret qui l’étouffe depuis l’été de ses seize ans. Un été en apparence banal, passé comme d’ordinaire avec sa soeur chez ses grands-parents. Son récit va se dévider lentement, un récit en apparence tout lisse. Retrouvailles avec les gamins du village. Cueillette des haricots avec les grands-parents. Après-midis de chaleur passés au grenier dans la lecture du Grand Meaulnes. Piscine. Flirt de sa soeur avec un rouquin de la colonie. Angélique, de deux années plus âgées, sait déjà s’y prendre avec les garçons. Catherine, elle, est trop timide, trop sage. Les passions et les désirs, elle les vit par l’entremise des héros des grands romans qu’elle dévore. Mais cet été-là, tout va basculer. Ce qui a eu lieu, personne ne l’a jamais soupçonné, même pas sa soeur. Pourtant, il y a de quoi en faire des « cauchemars toute une vie ». Quelque chose meurt cet été-là : pas seulement l’innocence du corps, celle de l’âme. On restera discret sur le coeur de l’intrigue : Anne Percin sait nous faire descendre marche après marche vers le dévoilement de cet été sauvage, jusqu’au drame dont la narratrice espère n’être peut-être pas coupable. C’est une histoire d’innocence et de cruauté que nous raconte Anne Percin. Belle et implacable à la fois, comme tous les crève-coeurs de l’enfance.
Fleur et Harmonie ont des prénoms un peu... trompeurs. Harmonie est jeune, nerveuse, sensible. Elle est affligée d'un syndrome pénible, et se collète résolument avec une vie qui ne lui fait pas de cadeaux. Fleur est âgée, obèse, pétrie d'angoisses, de manies. Elle vit seule avec son chien Mylord et son armoire à pharmacie. Elle se méfie de tout le monde, sauf de son thérapeute, le cher docteur Borodine. Autour d'elles, Elvire, Tonton, le merveilleux Monsieur Poussin. Autant de personnages singuliers, touchants et drôles. Rien [...] n'aurait dû les rassembler, si ce n'est leur étrangeté et le fait que la société fait d'eux des inclassables, incapables, déclassés, bras cassés...
L'avis d'Ingrid :
La rencontre de ces 2 femmes qui se sont coupées du monde pour des raisons différentes va donner lieu à des scène drôles, loufoques et surtout très attendrissantes ! Un "feelgood book" sur la différence mais surtout sur la tolérance et la solidarité...Une fois de plus Marie-Sabine Roger nous montre que nos différences font notre richesse.
Dans un village sans nom, dissimulé au creux d'une lande sauvage, vit une communauté de vingt-neuf personnes d'un genre spécial : ici la mort a été abolie et chacun des habitants s'est réfugié pour une raison avouable ou pas. Mais des événements inexplicables se succèdent, qui font éclater leur vie éternellement répétitive : un homme est retrouvé mort aux grilles du village, des animaux sont dépecés et crucifiés. La communauté a-t-elle perdu son immunité ? Cache-t-elle en son sein un meurtrier
Lucie est prête à tout pour trouver l'homme de sa vie, dans toutes les situations. Au supermarché. À la piscine. Chez le médecin. Sur internet. Dans les bars très tard. À un atelier de pratiques culturelles...
Décidément, rien ne sera épargné à Bertrand Berger- Lafitte, héritier d'une prestigieuse propriété de Cognac, en ce printemps 2011. Alors que la catastrophe nucléaire au Japon entraîne l'effondrement du cours des spiritueux sur les bourses mondiales, sa fille tombe enceinte d'un de ses ouvriers syndicalistes, son ex-femme le trahit avec son associé et le voilà lui-même menacé de licenciement... Tandis que son monde s'écroule, lui préfère s'évader loin des réalités, en compagnie d'un faon ou transporté mollement par son [...] chauffeur Eddy. Ce trentenaire flegmatique et mystérieux est le seul auquel Bertrand, à tort ou à raison, fait encore confiance.