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Brigitte Engerer, née à Tunis le et morte à Paris le [1], est une pianistefrançaise. En 1985, elle a épousé l'écrivain Yann Queffélec avec lequel elle a eu une fille, Léonore (1985). Elle a été mariée ensuite à Xavier Fourteau dont elle a eu un fils, Harold (1994).
À 17 ans, cette native de Tunis quitte Paris à l’invitation du Conservatoire de Moscou et part étudier en URSS. D'après Stanislas Neuhaus qui a été son professeur pendant cinq ans : « Brigitte Engerer est l’une des pianistes les plus brillantes et les plus originales de sa génération. Son jeu se caractérise par son sens artistique, son esprit romantique, son ampleur, la perfection de sa technique, ainsi que par une science innée d’établir le contact avec l’auditoire »[3]. Les leçons de ce grand maître et magnifique pianiste la marquent de façon indélébile et influencent toute sa carrière et sa pensée musicale. Une partie d’elle-même est devenue russe à jamais.
Brigitte Engerer a joué avec les plus grands : à l’âge de 25 ans, Herbert von Karajan l’invite à jouer avec l’Orchestre philharmonique de Berlin puis à participer aux fêtes du centenaire de l’orchestre[4] (elle dit : « c'était alors le meilleur orchestre du monde »). Par la suite, elle fera ses débuts avec l’Orchestre de Paris sous la baguette de Daniel Barenboïm, puis avec le New York Philharmonic Orchestra sous la direction de Zubin Mehta. Sa carrière internationale la mènera dans toutes les plus grandes villes du monde, avec les orchestres les plus renommés, et sous la baguette de prestigieux chefs d’orchestres, dans les plus prestigieuses salles de concert et les plus grands festivals.
Mais elle aimait aussi partager, et ne concevait pas sa vie de pianiste sans la musique de chambre avec ses amis de toujours : Boris Berezovsky, Michel Béroff, Gérard Caussé, Olivier Charlier, Henri Demarquette, David Geringas, Alexandre Kniazev, Oleg Maisenberg, Hélène Mercier, Dimitri Sitkovetsky, ou encore Laurence Equilbey et le Chœur Accentus… Tout au long de sa carrière, elle a gravé de nombreux disques dans de prestigieuses maisons comme Philips, Denon, Warner, Harmonia Mundi, Mirare, Naive ou Decca/Universal. Une inlassable quête de la vérité musicale à laquelle elle apporta la somme de ses talents : infaillibilité des doigts, sensibilité, instabilité des sentiments, pôles entre lesquels Brigitte Engerer joua les équilibristes.
«... Infaillible dans sa technique, héroïque dans sa prouesse, Brigitte Engerer s’offre tout entière aux spectateurs et à l’orchestre, son corps et ses doigts dansent avec délicatesse sur le clavier, chaque son vibre au plus profond, le raffinement de son jeu et sa présence puissante coupent le souffle à la salle suspendue aux notes d’une virtuosité non démonstrative… » (Bérénice Clerc – 13 juin 2012).
À partir de 1992, Brigitte Engerer enseigne au Conservatoire de Paris. Chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur, commandeur de l'ordre national du Mérite, commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres, elle reçoit en 2011 une Victoire de la Musique récompensant l'ensemble de sa carrière[5].
Le , au Théâtre des Champs-Élysées et aux côtés de l'Orchestre de chambre de Paris, Brigitte Engerer interprète le concerto de Schumann qui fut son dernier concert, délivrant un ultime message poignant à son public en relevant tous les défis. L'audition eut lieu dans la même salle où 50 ans plus tôt, elle avait donné son premier concert à l'âge de 9 ans[6]. L'initiative, qui donna lieu à une « triste vision » [7] a cependant été très diversement appréciée.
Elle s'éteint le 23 juin 2012 à Paris des suites d'un cancer contre lequel elle luttait depuis plusieurs années. Elle est inhumée au cimetière du Montparnasse à Paris, dans la 11e division.
Bien entendu, lorsque Grégoire aperçoit son corps recouvert d'une carapace et constate que des pattes lui ont poussé dans la nuit, il croit à un mauvais rêve et ne s'inquiète pas outre mesure. Pourtant, la métamorphose est bien réelle. Elle est également évolutive. Étonnamment, Grégoire semble accepter cette mutation avec la résignation qui a toujours caractérisé cet employé modèle qui ne vit que pour assurer une existence décente à sa famille. Il lui arrive même, au début, d'éprouver de petites joies, comme celle de [...] trouver la technique adéquate pour se retourner. Analyse de la dimension perverse de la culpabilité, thème que Kafka explorera plus avant dans Le Procès, La Métamorphose saisit avec brio les frayeurs humaines et des rapports de force nécessaires à l'affirmation de soi. Tirant sa force de la montée en puissance progressive de l'angoisse, ce récit du sacrifice de l'innocence sur l'autel de la médiocrité, à mi-chemin entre la fable psychanalytique et le conte surnaturel, a créé un nouveau type d'écriture : le fantastique kafkaïen. --Sana Tang-Léopold Wauters