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Cote | Localisation | Statut |
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C POU | Langues - Littérature Plus de détails sur cet exemplaire Code-barres: 1190254577 Identifiant: Pôle Langues-Littérature Identifiant: Magenta |
Auteur | Hans Christian Andersen [antécédent bibliographique] |
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Titre | Poucette / adapté de Hans Christian Andersen ; illustré par Marco Mazzoni ; traduit du danois par David Soldi. |
Editeur | Paris : Albin Michel Jeunesse, 2018. |
Collection | Les classiques illustrés |
Description | 56 p. : ill. ; 31 cm |
Langue | Français. |
Langue d'origine | Danois. |
Centre d'intérêts | Conte jeunesse |
Autres auteurs | Marco Mazzoni [illustrateur] David Soldi [traducteur] |
Poucette est kidnappée puis ballottée contre son gré, convoitée par le crapaud, le hanneton puis la taupe. Grâce à l’hirondelle qu’elle a sauvée, elle atteint les pays chauds où elle rencontre le génie des fleurs, un semblable. Lui aussi veut l’épouser…Marco Mazzoni travaille tout en délicatesse au crayon de couleur.
Médias
Hans Christian Andersen, né le à Odense et mort le dans le quartier de Frederiksberg à Copenhague, est un romancier, dramaturge, conteur et poète danois, célèbre pour ses nouvelles et ses « contes de fées ».
Longtemps ignoré ou tourné en dérision dans son pays, où l'on a raillé son égocentrisme[1], il n'est reconnu tout d'abord qu'à l'étranger : en Angleterre où il rencontre Charles Dickens et où il devient le lion de la saison[1], en Allemagne où il se lie avec Chamisso[1], en France où il se lie avec Heinrich Heine, Honoré de Balzac et Alphonse de Lamartine chez Virginie Ancelot[1].
Ses nombreux voyages (Constantinople, Rome, Suisse, Espagne) lui inspirent des récits qui constituent la meilleure partie de son œuvre, après les contes[2]. Mais ses compatriotes lui reprochent justement de parcourir le monde uniquement pour y trouver la célébrité, et ses récits sont mieux accueillis en Allemagne où le roi lui décerne l'ordre de l'Aigle rouge en 1846 et dans tous les autres pays d'Europe. Andersen a un talent particulier pour se faire des amis à l'étranger, ce qu'aucun autre écrivain scandinave ne réussit à faire. Alexandre Dumas l'appelle « le bon, l'aimable poète danois »[3].
Bien que ses romans et pièces de théâtres n'aient pas connu le succès qu'il souhaitait, Andersen a tout de même été fêté de son vivant et reconnu dans son pays. Ceci surtout grâce à ses contes traduits et appréciés dans le monde entier, mais aussi grâce à sa personnalité étrange et attachante.
En décembre 1860, il est reçu par le roi Christian IX de Danemark à Copenhague comme un membre de la famille et devient le conteur de ses enfants. Il est alors le plus célèbre de tous les Danois vivants[4]. Andersen goûte avec délectation cette revanche sur sa vie d'enfant pauvre et méprisé. « Ma vie est un beau conte de fées, riche et heureux », ainsi commence sa dernière autobiographie (Mit Livs Eventyr) destinée à être lue du monde entier et dans laquelle il déclare voir sa vie sous un angle romanesque[5]. Tout comme certains de ses contes où le comportement anthropomorphique des animaux ramène à une parabole autobiographique tel Le Vilain Petit Canard où l'on reconnaît les tribulations d'Andersen avant sa transformation en cygne[6].
La première publication complète de ses œuvres à Leipzig en 1848 comprend cinq volumes, à laquelle se sont rajoutés les 34 volumes de celle de 1868.
Les diverses autobiographies de H.C. Andersen donnent peu de détails sur ses parents, mais beaucoup plus sur ses grands-parents, paysans soi-disant aisés, dont les revers de fortune auraient frappé son imagination. Mais il semble que ceci ne soit qu'affabulations de la grand-mère devenue folle[7]. Hans Christian est né dans le bas quartier d'Odense, principale ville de Fionie à une époque où plus de la moitié de la population vit dans la plus extrême pauvreté.
La toute première enfance de l'écrivain est heureuse du vivant de son père, car à ce moment-là, sa mère le choyait. Il n'en alla pas de même par la suite[8].
Son père, Hans Andersen, un ouvrier cordonnier « que le mirage des guerres napoléoniennes a entraîné loin de sa famille, est un libre-penseur et un songe-creux »[8]. Il appartient à la catégorie la plus humble des artisans, et entre de ce fait dans la catégorie des ouvriers agricoles[9]. Sa mère, Anne-Marie Andersdatter, a été domestique et fille-mère, devenue veuve, elle s'est remariée avec un gantier[8]. La tante de Hans Christian tient une maison de tolérance à Copenhague[10]. Les conditions de vie du futur écrivain sont sordides dans ce minuscule logement de Munkermoellestrade. Mais déjà Andersen idéalise tout dans ses autobiographies, et pour compenser le manque d'affection de sa demi-sœur Karen, il s'invente une sœur idéale qu'il mettra en scène à ses côtés dans La Reine des neiges (Gerda et Kay)[11]. Sa famille l'entoure pourtant de beaucoup d'affection, qu'il s'agisse de son père, sa mère, ou sa grand-mère.
Son père, qui s'est engagé dans l'armée de 1812 à 1814, revient malade et meurt en 1816. Sa mère se place comme blanchisseuse. Andersen, qui a été renvoyé de l'école gratuite pour avoir dessiné un curieux château, passe des journées solitaires. Il se construit un petit théâtre, taille des robes pour ses poupées et lit des œuvres dramatiques. Son intérêt pour le théâtre date de cette époque[12]. Il lit William Shakespeare et commence à composer des pièces dont il fait la lecture à sa mère qui le croit fou.
Après de brèves tentatives de travail, dans une fabrique de draps, puis une manufacture de tabac, le garçon qui a alors treize ans, une jolie voix, et une immense envie de devenir célèbre (il a lu toutes les biographies de personnages célèbres), est admis au cours d'éducation religieuse du doyen Tetens, avec des enfants d'une classe sociale très supérieure à la sienne[13]. Ses études terminées, il refuse d'entrer en apprentissage chez un tailleur. Seul le théâtre l'intéresse. En 1818, une troupe du Théâtre royal est venue à Odense, et l'année suivante, après avoir rencontré une comédienne, il part pour Copenhague avec ses maigres économies et une lettre d'introduction pour un membre du Théâtre royal. À son arrivée, le , le garçon tombe en pleine émeute antisémite. Plusieurs troubles du même genre ont éclaté dans d'autres villes du Danemark et durent dix jours[14] : on s'en prend aux commerçants juifs. Ce sera le dernier pogrom qu'Andersen évoque dans son livre Rien qu'un violoneux[15].
Après plusieurs visites infructueuses au Théâtre royal, il se souvient qu'à Odense, on avait admiré sa voix, et il se rend chez le ténor italien Giuseppe Siboni qui accepte de lui donner des leçons de chant gratuites[16]. Andersen sera désormais très souvent pris en charge par des bienfaiteurs qui sont touchés par sa personnalité peu commune. Le musicien Christoph Weyse, le professeur Frederik Hoegh Guldberg, le ténor Siboni, J.M.Thiele (antiquaire), lui offrent soit des leçons, soit de l'argent. Hans Christian a l'habitude d'aller remercier chacun d'eux en leur récitant un de ses textes[17]. Le garçon devient ainsi élève à l'école de danse de 1820 à 1821, l'acteur Ferdinand Lindgreen accepte également de lui donner des leçons d'art dramatique. En mai 1821, c'est au tour du maître de chant du Théâtre royal de le prendre comme élève. Andersen vit de subsides amicaux, et il a réussi à attendrir sa logeuse Madame Thorgeen en lui faisant la lecture. Lui-même commence à écrire sa première pièce : La Chapelle dans la forêt en 1822[18], année où il se produit comme comédien au théâtre pour la première fois de sa vie.
Parmi les personnages influents qui ont aidé Andersen à cette époque, on compte Jonas Collin, membre du comité directeur du Théâtre Royal auquel le jeune écrivain a envoyé un petit poème en 1821. En 1822, Collin sera inondé des pièces de théâtre d'Andersen et les refuse toutes. Notamment Les Voleurs de Vissemberg que le jeune homme lui présente le , dont une scène sera publiée dans le journal La Harpe le [19]. Mais Monsieur Collin considère le garçon avec bienveillance. Il estime que son éducation est encore à faire et il demande pour lui une bourse d'études au roi Frédéric VI. Bourse qui est accordée. Andersen entre au collège de Slagelse le au moment où est nommé un nouveau directeur : Simon Meisling[20] qui sera terrible pour le jeune poète. Le plus terrible pour Andersen est sans doute qu'il a près de dix-huit ans quand il entre dans une petite classe du collège avec des enfants de douze ans[21].
À cette époque, la nièce de Jonas Collins, Eline Bredsdorff (sœur de l'arrière-grand-père du biographe d'Andersen référencé ci-dessous) dit de lui :
De 1822 à 1827, Andersen étudie au collège, écrit un nombre considérable de poèmes, pièces de théâtre, romans, nouvelles.
Après ces études qui lui paraissent interminables, Andersen rencontre le poète et auteur dramatique Johan Ludvig Heiberg qui fait à l'époque la pluie et le beau temps dans les milieux littéraires[23]. Il s'intéresse au jeune homme et fait paraître quelques-uns de ses poèmes dans son journal Kjoebenhavns flyvende Post (Kjøbenhavnsposten) en 1827 et 1828. Andersen a aussi écrit le poème : L'Enfant mourant que le poète Ludolph Schley a traduit en allemand à Elseneur. Le texte paraît d'abord sans signature dans un journal allemand, puis avec le nom d'Andersen dans le journal d'Heiberg en 1828[24],[25].
Déjà très observateur[21], Andersen profite des trajets qu'il doit faire jusqu'à Christianshavn, dans l'île d'Amager, où il prend des cours chez le professeur Müller, pour écrire son premier récit de voyage : Voyage à pied à Amager publié dans le journal de Heiberg en 1828[26]. Ce voyage parfois intitulé « Voyage à pied du canal de Holmen à la pointe Est d'Amager » correspond approximativement à un voyage depuis la place Saint-Michel jusqu'au Bois de Boulogne[21]. Le titre exact est « Promenade du canal de Holmen à la pointe orientale d'Amager » (Fodrejse fra Holmens Canal til Østpynten af Amager[8]) orthographié également Fodreise fra Holmens Canal til Østpynten af Amager.
Un éditeur lui offre l'année suivante de publier ce voyage, mais Andersen refuse, et il publie son texte à compte d'auteur. L'affaire se révèle un grand succès puisque les exemplaires se vendent aussitôt[27]. Récit baroque dans le style de E.T.A. Hoffmann qu'Andersen admire[28], il y met en scène un personnage monstrueux[29] dans lequel on reconnait le directeur de l'école de Slagelse qu'il avait détesté.
Encouragé par ce succès, Andersen rédige un vaudeville : L'Amour dans la Tour Saint-Nicolas qui est sifflé et ne reste à l'affiche que trois jours. Le théâtre sera presque toujours un échec pour l'écrivain.
En 1829 il obtient un succès considérable avec son premier récit d’Un voyage à pied depuis le canal Holmen jusqu'au point d'Amager, et malgré l'échec de sa farce il commence à avoir une certaine notoriété au moment où ses amis commençaient à désespérer de lui et de ses excentricités[30].
Andersen publie encore un recueil de poèmes sous le titre Digte en 1830, et travaille en même temps à l'écriture de Le Nain de Christian II, roman historique. Mais tout d'un coup, il tombe amoureux d'une jeune fille, Riborg Voigt (1805-1883), qui apprécie les écrits du jeune auteur, mais qui malheureusement a déjà un fiancé[31],[32], et il laisse tomber son roman historique pour se lancer dans l'écriture de nouveaux poèmes un peu mélodramatiques. Il publie en 1831 Les Mélodies du cœur, puis encore Fantaisies et esquisses la même année.
Selon Helge Topsøe-Jensen[33],[34], Andersen aurait exagéré les persécutions dont il était victime dans le monde littéraire. Dans la période 1830-1833, il est beaucoup plus estimé par le public qu'il ne le dit dans ses autobiographies, même s'il subit effectivement des attaques. Johannes Carsten Hauch le représente au théâtre sous les traits de Pierrot. Il subit aussi de vives attaques de la part du poète Jens Immanuel Baggesen[35].
Mais il reconnaît lui-même qu'il est trop susceptible et qu'il a besoin de prendre du recul. Il se lance alors dans son premier grand voyage : Hambourg, Brunswick, les montagnes du Harz, Dresde, Leipzig et Berlin. Ce qui fournira le sujet d'un récit de voyage Skyggebilleder publié en 1831[36]. La production d'Andersen devient alors très abondante si l'on excepte le roman historique qu'il ne terminera jamais. En 1832, il publie un nouveau recueil de poésies Les Douze mois et l'année suivante Poésies complètes, (1833).
À cette époque, Andersen est considéré comme membre de la famille Collin, Jonas Collin lui servant de père, son fils Edvard, tenant lieu de frère raisonnable. Mais graduellement Andersen tombe amoureux de la fille cadette de Collin, Louise, qui devient une jeune fille[37]. Heureusement, l'écrivain a pris le goût des voyages, ce qui le détourne de problèmes sentimentaux.
En 1833, il passe douze jours en Allemagne. Il rend visite au compositeur Ludwig Spohr et à Francfort, il se rend au ghetto juif, dans la rue-même où vit la vieille mère des riches Rothschild. Elle refuse de quitter ces lieux par superstition, elle pense qu'il arrivera malheur à ses fils si elle abandonne sa demeure d'origine. Un de ses fils vit non loin de là, dans une grande maison, avec valet de pied à l'entrée. Andersen utilise le thème des Rothschild pour son Livre d'images sans images[38],[39].
Le 10 mai, l'écrivain danois est à Paris, ville décevante au premier abord, mais qui le séduit bientôt quand le soleil brille et que l'on fête le troisième anniversaire de la Révolution de Juillet. Il y rencontre le tout-Paris littéraire, mais aussi le compositeur Luigi Cherubini et Heinrich Heine qui aura tant d'influence sur ses écrits[40]. Il quitte bientôt Paris pour un périple en Suisse, dans les monts Jura (Le Locle) où il écrit un nouveau poème dramatique Agnès et le Triton, peu apprécié de Jonas et d'Edvard Collin qui lui en font la remarque. Andersen, très fâché, répond :« La critique d'Edvard de la première partie d’Agnès et la vôtre, au sujet de la forme négligée, sont les seuls mots que j'ai entendus si loin de chez moi sur une œuvre dans laquelle j'ai mis de grands espoirs et une grande joie, aussi vos propos m'ont affecté profondément[41]. »
Mais déjà Andersen est reparti pour l'Italie. Il en revient ébloui et publie ses impressions sous forme d'un roman : L'Improvisateur (1834-1835), deux volumes écrits sous l'influence de Germaine de Staël[42]. Ce roman va lui apporter une gloire internationale, avec des traductions en français, anglais, russe, suédois, néerlandais etc.
L'année suivante (1835) il donne la deuxième livraison de ses contes de fées, puis la troisième en 1837, et le Livre d'images sans images en 1839.
La critique danoise est aussi agressive qu'anonyme pour les contes auxquels elle reproche tout et n'importe quoi. Des articles négatifs paraissent non signés :
On lui préfère les contes moralisateurs de Christian Frederik Molbech, très en vue[44]. Même son ami Johannes Carsten Hauch, quoique bienveillant sur La Princesse au petit pois, dénigre Le Briquet de façon incompréhensible[45]. Selon P.G. La Chesnais « Inspiré du conte des Mille et Une Nuits et du personnage d'Aladin, Andersen aurait ainsi exprimé son sentiment de triomphe après avoir achevé L'Improvisateur[46]. » Pourtant, malgré les réticences de ses compatriotes, ces contes allaient connaître, deux ans plus tard, le succès fulgurant que l'on sait, avec une première traduction illustrée en Allemagne, puis dans le monde entier.