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Les règles d'usage des écrans ne peuvent pas être les mêmes à chaque âge. La règle « 3-6-9-12 » - « Pas de télévision avant 3 ans, pas de console de jeux personnelle avant 6 ans, pas d'Internet avant 9 ans et Internet accompagné jusqu'à l'entrée en collège, vers 11-12 ans » - constitue une feuille de route... Cette nouvelle édition se présente enrichie... La responsabilisation se porte encore plus sur les parents qui doivent comprendre l'importance de tenir l'enfant de moins de trois ans à l'abri des écrans... Les enfants [...] ont beaucoup plus de plasticité psychique et comportementale que tous ne le croient...
Serge Tisseron fait des études littéraires avant de s’orienter vers la médecine. Sa thèse, Histoire de la psychiatrie en bande-dessinée, est soutenue en 1975[1]. Elle présente déjà les éléments que l’on trouvera dans ses travaux futurs. La bande-dessinée d’un côté ouvre sur le travail sur l’image tandis que l’histoire ouvre sur les secrets de famille. Très remarquée, la thèse lui vaut une première invitation au Festival de la Bande-Dessinée d'Angoulême.
En 1976, Serge Tisseron passe son certificat d’études spécialisées en psychiatrie. Son mémoire porte sur l’utilisation pédagogique de la bande-dessinée.
En 1998, Serge Tisseron obtient une habilitation à diriger les recherches (HDR) de l’université Paris V-Sorbonne, il est chercheur associé au CRPMS (Centre de Recherches Psychanalyse, Médecine et Société) à l’université Paris 7 Diderot depuis 2013[2] après avoir été chercheur associé au LASI (Laboratoire des Atteintes Somatiques et Identitaires) à l'Université Paris X Nanterre[3]. Il est aujourd'hui directeur de recherche au CRPMS à l'Université Paris 7 Diderot[4].
Serge Tisseron a écrit 34 essais personnels, participé à 7 ouvrages écrits en collaboration, réalisé quatre directions d’ouvrages collectifs, six directions de numéros de revue, une dizaine de préfaces d’ouvrages d’autres auteurs, 13 contributions à des manuels et encyclopédies, 70 contributions à des ouvrages collectifs, plus de 170 articles. sur les rapports que nous entretenons avec les images, les objets, ou les secrets de familles. Depuis une dizaine d’années, son intérêt s’est porté sur les jeux vidéo et les mondes en ligne. Son travail s’attache toujours à montrer les relations que nous formons collectivement et individuellement avec les objets et les technologies, notamment dans leur dimension affective.
Sur le plan conceptuel, il reprend de Didier Anzieu la théorie du Moi-Peau qu’il applique avec bonheur aux images et aux objets. En 2013, il lui a rendu hommage en faisant le récit de son analyse avec lui dans Fragments d'une psychanalyse empathique. Mais il s’appuie également sur Nicolas Abraham et Maria Torok pour rendre compte des effets du secret de famille ou de la honte. On trouve également dans sa boîte à outils conceptuelle des auteurs comme Gisela Pankow, Jacques Lacan, Leroi-Gourhan ou Sándor Ferenczi.
Son travail de recherches et de publications a porté successivement sur trois thèmes : les secrets de famille, les relations que nous établissons avec les images et nos rapports aux nouvelles technologies.
Il a découvert un secret dans la famille de Hergé à partir de la seule étude des albums de Tintin, plusieurs années avant que la biographie de cet auteur ne soit connue et ce secret confirmé. Il a en effet démontré dès 1982 qu'un secret douloureux parcourt les Aventures de Tintin: celui de la souffrance d'un garçon non reconnu par son père, un homme illustre et important (« Haddock et le fantôme du Chevalier, la question du père dans les Aventures de Tintin » Cahiers Confrontation numéro 8, automne 1982, suivi de « Tintin chez le psychanalyste » 1985). Or c'est exactement le secret révélé en 1988 par la découverte d'archives et de documents jusque là inconnus sur la biographie de Hergé (T. Smolderen et P.Sterckx, Hergé, Portrait biographique, Casterman, 1988). Il a ensuite publié le premier ouvrage théorique consacré aux secrets familiaux (Tintin et les Secrets de famille), le premier ouvrage entièrement consacré à la honte (La Honte, psychanalyse d’un lien social), puis Secrets de famille, mode d’emploi.
Sur les relations que nous établissons avec les images et médias, il a interrogé successivement les relations que nous établissons avec la bande dessinée, la photographie (il a été à l'origine de la restauration et de l'exposition des photographies marocaines du psychiatre Gaëtan Gatian de Clérambault (Centre Pompidou, 1990), le cinéma, la télévision et les écrans d’ordinateur. Il a réalisé une exposition sur « Le flou en photographie » dans le cadre des Rencontres Internationales de la Photographie à Arles en 1999.
Il propose à partir d'août 2001 le mot « extimité » pour rendre compte de l'attitude des candidats de la première émission de téléréalité Loft Story et dénoncer l'usage à ses yeux abusif du mot « exhibitionnisme » à leur sujet. Il a pour cela donné de ce mot une définition différente de celle qu'avait proposée Jacques Lacan, et en a fait le processus par lequel nous exposons certaines facettes de notre intimité à un public plus ou moins large pour les valoriser. Le processus est décrit dans son détail dans L’intimité surexposée (2001).
En 2014, dans Le Figaro, Serge Tisseron publie une tribune, sous le titre "Tant pis pour elles!", pointant la "responsabilité" des actrices dont les photos intimes avaient été volées par un hacker. Cet article fut vivement critiqué par plusieurs observateurs[5],[6],[7].
Sur les relations que nous entretenons avec les objets, notamment ceux des nouvelles technologies, il a étudié leurs fonctions de mémoire et les secrets qui peuvent y être enfouis, ainsi que la manière dont les nouvelles technologies changent nos relations à nous-même, aux autres, aux images et aux apprentissages.
Il perçoit l’avènement du numérique comme facteur de changements fondamentaux dans les domaines culturel, cognitif et psychologique[8]. Il propose le terme de la culture de l’écran, qui, à la différence de la culture du livre, favorise l’expérimentation des identités multiples à travers le choix de pseudos et d’avatars sur les forums, et de personnages dans les jeux vidéo[8].
Il a créé le DU « Technologies nouvelles et nouvelles pathologies : théories du virtuel et applications en psychologie, santé, éducation et culture », à l’université Paris 7 Diderot[réf. souhaitée].
Serge Tisseron a réalisé, de 1997 à 2000, une étude sur les effets individuels et collectifs des images violentes chez les enfants âgés de 11 à 13 ans, à la demande du Ministère de la Culture et du Ministère de la famille, avec la participation du Ministère de l’éducation nationale. Cette étude a été sélectionnée par le comité scientifique du 2e Forum international des chercheurs Young people and the media (Sydney, 26-29 novembre 2000) pour faire l'objet d'une communication[réf. souhaitée]. Ses résultats complets ont été publiés sous forme d'un ouvrage : Enfants sous influence, les écrans rendent-ils les jeunes violents ? , Armand Colin, 2000.
Il a lancé sur son site le 18 octobre 2007 (soit deux jours après le lancement en France de la chaîne Baby First) une pétition contre la télévision pour les enfants de moins de trois ans qui a recueilli plus de 30000 signatures et fédéré les associations des professionnels de la petite enfance. En lien avec le CIEM (Collectif Inter associatif Enfance et Média), cette mobilisation a contribué à la décision du Ministère de la Santé, en novembre 2008, d’obliger les chaînes de télévision à destination des bébés d’afficher un avertissement sur le caractère potentiellement dangereux de la télévision sur les jeunes enfants, et cela y compris pour les programmes qui se présentent comme leur étant spécifiquement destinés (arrêté paru au Journal Officiel du 20 août 2008) .
Il a créé en 2005 une forme de jeu théâtral qu'il a appelé le "jeu des trois figures" (en référence aux figures de l'agresseur, de la victime et du tiers, que celui-ci soit témoin, redresseur de torts ou sauveteur) et a réalisé en 2007 et 2008 une étude sur son efficacité en maternelle comme prévention de la violence [9]. Les résultats de cette étude ont incité plusieurs académies à mettre en place des formations au Jeu des Trois Figures[10] à destination des enseignants des Maternelles[11](Val d'Oise, Bourges, Nanterre...). Cette activité est actuellement proposée aussi en élémentaire, collèges et hôpitaux de jour, avec des protocoles adaptés, pour développer les capacités d'empathie des enfants. Une nouvelle édition de son guide est parue en 2015.[12] Un site est entièrement consacré à ce jeu des trois figures où il est possible de découvrir l'association DEPJ3F, l'historique, une définition des différents types d'empathie et notamment celles que le jeu des trois figures renforce. Une présentation du guide complète est évoquée sur ce site, les mimiques ainsi que les possibilités de formation offertes non seulement pour les enseignants mais aussi pour les psychologues. Il y a aussi quatre vidéos dans lesquelles est évoqué le jeu des trois figures, notamment au cours d'une émission télévisée Télé-matin, mais aussi trois reportages menées au sein de collèges ou d'établissements scolaires[13].
Il a conçu en 2008 les "balises 3-6-9-12", pour aider les parents à savoir de quelle façon et à quel moment introduire les écrans dans la vie de l'enfant. Ces balises s’organisent autour de trois séries d’éléments : Un rappel des besoins de l’enfant à chaque âge tels que les psychologues du développement, notamment psychanalystes, les ont décrits depuis 30 ans; les résultats des études scientifiques disponibles autour des écrans (dont s’inspire aussi l’American Pediatric Association); et un souci de ne pas dramatiser ni culpabiliser la relation aux écrans, fidèle à l’esprit de l’Avis de l’Académie des Sciences 2013, ainsi que d’encourager les pratiques créatrices et socialisantes, seules capables de s’opposer efficacement aux pratiques répétitives et stéréotypées. Les éditions Eres soutiennent cette campagne dont les affiches sont disponibles sur leur site Internet.
À la suite de ses travaux sur la résilience, notamment collective, il a été contacté par le Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie (MEDDE). Il a fondé l'IHMEC en 2008 et créé le site memoiredescatastrophes.org[14]qui favorise le recueil des témoignages et les échanges autour des catastrophes passées et actuelles, en accord avec la loi de modernisation de la sécurité civile promulguée le 13 août 2004 qui fixe pour objectif de mobiliser l’ensemble des compétences contre les risques technologiques, naturels ou de nature terroriste, en insistant notamment sur l’encouragement des solidarités. Le site participe à ce projet en renforçant la capacité des populations d'anticiper, de résister et de se relever après une catastrophe.
Serge Tisseron est scénariste et dessinateur. Il a publié cinq albums de bandes dessinées à ce jour. Il est aussi l’auteur de trois ouvrages illustrés destinés aux jeunes enfants, dont deux dessinés par lui-même consacrés à la télévision et aux secrets de famille (éditions Bayard jeunesse)
Serge Tisseron est l'un des personnages du roman Après Tintin, de Frédéric Grolleau.
Il a publié une quarantaine d'ouvrages personnels et participé à des ouvrages collectifs. Ses livres sont traduits dans quatorze langues.