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Cote | Localisation | Statut |
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R DUR | Plus de détails sur cet exemplaire Code-barres: 0835454577 |
Auteur | Marguerite Duras |
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Titre | Le Ravissement de Lol V. Stein / Marguerite Duras. |
Editeur | Paris : Gallimard, 2006. |
Collection | Blanche |
Description | 190 p. ; 21 cm |
Langue | Français. |
Centre d'intérêts | Roman adulte |
Support | Livre |
L'histoire de Lol Valérie Stein commence au moment précis où les dernières venues franchissent la porte de la sal de bal du Casino municipal de T. Beach. Elle se poursuit jusqu'à l'aurore qui trouve Lol V. Stein profondément changée. Une fois le bal terminé, la nuit finie, cette histoire sommeille, semblerait-il durant dix ans. Elle se marie, quitte sa ville natale, S. Tahla, a des enfants, paraît confiante dans le déroulement de sa vie et se montre heureuse, gaie. Après la période de dix ans la séparant maintenant de la nuit du [...] bal, elle revient habiter à S. Tahla. Elle y retrouve une amie d'enfance qu'elle avait oubliée, Tatiana Karl, celle qui tout au long de la nuit du bal de T. Beach était restée auprès d'elle, ce qu'elle avait également oublié. L'histoire de Lol V. Stein reprend alors pour durer quelques semaines.
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Médias
Marguerite Duras — nom de plume de Marguerite Donnadieu — est une écrivaine, dramaturge, scénariste et réalisatrice française, née le à Gia Định[1] (près de Saïgon), alors en Indochine française et morte le à Paris.
Par la diversité et la modernité de son œuvre, qui renouvelle le genre romanesque et bouscule les conventions théâtrales et cinématographiques, elle est un auteur important de la seconde moitié du XXe siècle, quelles que soient les critiques qui aient pu être adressées à ses œuvres.
En 1950, elle est révélée par un roman d'inspiration autobiographique, Un barrage contre le Pacifique. Associée, dans un premier temps, au mouvement du Nouveau Roman, elle publie ensuite régulièrement des romans qui font connaître sa voix particulière avec la déstructuration des phrases, des personnages, de l'action et du temps, et ses thèmes comme l'attente, l'amour, la sensualité féminine ou l'alcool : Moderato cantabile (1958), Le Ravissement de Lol V. Stein (1964), Le Vice-Consul (1966), La Maladie de la mort (1982), Yann Andréa Steiner (1992), dédié à son dernier compagnon Yann Andréa — qui, après sa mort, deviendra son exécuteur littéraire — ou encore Écrire (1993).
Elle rencontre un immense succès public avec L'Amant, prix Goncourt en 1984, autofiction sur les expériences sexuelles et amoureuses de son adolescence dans l'Indochine des années 1930, qu'elle réécrira en 1991 sous le titre de L'Amant de la Chine du Nord.
Elle écrit aussi pour le théâtre, souvent des adaptations de ses romans comme Le Square paru en 1955 et représenté en 1957, ainsi que de nouvelles pièces, telle Savannah Bay en 1982, et pour le cinéma : elle écrit en 1959 le scénario et les dialogues du film Hiroshima mon amour d'Alain Resnais, qui lui vaut d'être nommée pour l'Oscar du meilleur scénario original à la 33e cérémonie des Oscars et dont elle publie la transcription en 1960. Elle réalise elle-même des films originaux comme India Song, en 1975, avec Delphine Seyrig, Le Camion, en 1977, avec Gérard Depardieu, ou encore Les Enfants, en 1985, avec Daniel Gélin.
Ses parents se sont portés volontaires pour travailler dans la colonie de Cochinchine. Son père, Henri Donnadieu (parfois prénommé Émile[2]), est directeur de l’école de Gia Định (Saïgon)[3], sa mère, Marie, institutrice. Ils ont trois enfants : Pierre, Paul et Marguerite.
Gravement malade, son père part se faire hospitaliser en métropole, il y meurt le [2] à l'âge de 49 ans. Il est inhumé dans le petit cimetière de Lévignac-de-Guyenne, près de Duras, en Lot-et-Garonne[réf. nécessaire].
Bénéficiant d’un congé administratif, son épouse retourne en métropole avec ses trois enfants. Ils habitent pendant deux ans dans la maison familiale du Platier, dans la commune de Pardaillan, près de Duras. En juin 1924, Marie Donnadieu repart avec ses enfants rejoindre sa nouvelle affectation à Phnom Penh au Cambodge. Elle ne veut pas y rester et est envoyée à Vĩnh Long, puis à Sa Đéc et à Saïgon. En 1929, lasse de cette vie de nomade, elle achète, poussée par l’administration coloniale, une terre à Sa Đéc, dans le delta du Mékong. Cette terre inculte, perpétuellement inondée, ne donne rien, et Marie, ruinée, doit reprendre l’enseignement. Cette expérience marquera profondément Marguerite[4] et va lui inspirer nombre d'images fortes de son œuvre (Un barrage contre le Pacifique, L'Amant, L'Amant de la Chine du Nord, L'Éden Cinéma).
En 1930, elle entre en pension au lycée Chasseloup Laubat de Saïgon, pour suivre ses études secondaires. Son baccalauréat de philosophie acquis, Marguerite quitte l’Indochine en 1931, et poursuit ses études en France, dans une école privée, l’école technique Scientia à Auteuil, dirigée alors par Charles-Jérémie Hemardinquer. Elle réside alors avec sa mère et ses frères au 16 avenue Victor Hugo à Vanves[5]. Elle retourne brièvement en Indochine en 1932. Revenue définitivement à Paris, elle s'inscrit à la faculté de droit, rue Saint-Jacques et dit suivre des cours de mathématiques spéciales[6]. En janvier 1936, elle fait la connaissance de Robert Antelme. Après avoir terminé sa licence et obtenu son diplôme de sciences politiques, elle trouve un emploi de secrétaire au ministère des Colonies début juin 1938. Robert Antelme est mobilisé dans l'armée à la fin de l'été. Duras et Antelme se marient le .
Marguerite Donnadieu cosigne, au printemps 1940, avec Philippe Roques, L'Empire français, une commande de propagande du ministre Georges Mandel dans lequel est cité Jules Ferry : « On ne peut pas mêler cette race jaune à notre race blanche », il est du devoir « des races supérieures de civiliser les races inférieures ». Ignorant l'indigénat et la division de l'Empire entre « citoyens » et « sujets », elle affirme dans un article sur le même sujet publié dans l'Illustration: « Notre conception impériale est, en effet, la négation même du racisme. La France a donné à tous ses sujets d’outre-mer, sans faire de distinction entre les races, les mêmes possibilités de développement et les mêmes espoirs. L’indigène n’a jamais été traité en vaincu ; non seulement nous avons des devoirs envers lui, mais nous lui reconnaissons des droits sociaux et politiques et surtout celui d’acquérir des connaissances nouvelles. Certes, ce n’est pas à lui qu’il appartient de décider à quel moment il pourra user de ses capacités. C’est à nous, au moment voulu, d’alléger notre tutelle. »[7] Marguerite Duras désavouera ce livre signé Marguerite Donnadieu[8]. Elle démissionne du ministère en novembre 1940.
Dans la capitale occupée, Robert est engagé à la préfecture de police de Paris. Le couple s'installe rue Saint-Benoît, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Marguerite est enceinte. Elle accouche d'un garçon mort-né dont elle ne saura jamais faire le deuil. En 1942, elle est recrutée comme secrétaire générale du Comité d’organisation du livre. Elle y préside un comité de lecteurs chargé d'autoriser, ou non, l'attribution aux éditeurs agréés par Vichy d'un quota de papier, qui est très rationné – travail contrôlé par les Allemands. C'est là qu'elle fait la connaissance de Dominique Aury[9] et de Dionys Mascolo, qui devient son amant. Au mois de décembre, elle apprend la mort de son frère Paul, en Indochine.
En 1943, l’appartement du couple devient un lieu de rencontres informelles où des intellectuels comme Jorge Semprún discutent littérature et politique, le groupe de la rue Saint-Benoît. Marguerite se met à l'écriture et publie son premier roman Les Impudents. Elle le signe du nom de Duras, le village où se trouve la maison paternelle. Robert, Dionys et elle-même, se mettant au service de la Résistance, se lient à François Mitterrand, alias Morland, qui dirige le RNPG, réseau qui fabrique des faux papiers pour les prisonniers de guerre évadés. Vis-à-vis de la Collaboration, Marguerite Duras s'emploie à un jeu entriste. Au COIACL, elle représente Bernard Faÿ, directeur toujours absent[9] et acteur majeur de la persécution des maçons. Elle entretient des relations professionnelles avec le principal assistant de Karl Epting, le professeur de philosophie « francophile » et lieutenant détaché (de) Gerhard Heller. Elle s'affiche chez l'écrivain pro-hitlérien Ramon Fernandez, dont la femme, Betty, anime un brillant salon.
Le , son groupe tombe dans un guet-apens. Robert Antelme est arrêté par la Gestapo, secourue par Mitterrand, Marguerite Duras s'échappe. Au lendemain du débarquement des alliés, elle apprend que son mari a été emmené à Compiègne d’où partent les trains pour les camps de concentration. Robert est déporté à Dachau. Marguerite entretient une relation ambiguë avec Charles Delval, un agent de la Gestapo qui a fait arrêter son mari et qu'elle aurait séduit pour sauver ce dernier[10]. À la Libération, elle le fera arrêter et condamner à mort. En août, Paris se libère. Début septembre, Betty Fernandez est tondue et internée avec Marie Laurencin à Drancy par les gendarmes français, le 17 septembre, Marguerite les fait libérer. Betty sera un personnage de L'Amant, l'épuration des maîtresses de soldats allemands faisant le sujet central de Hiroshima mon amour.
À cette époque elle écrit les Cahiers de la Guerre qui serviront de contenu au livre La Douleur publié en 1985. À l’automne, elle s’inscrit au Parti communiste français, son nouveau roman, La Vie tranquille, est publié en décembre. Marguerite attend le retour de son époux. Alors que la Libération se poursuit, Dionys, en avril 1945, aidé par Mitterrand, va chercher Robert au camp de Dachau et le trouve moribond. Ces douze mois où elle le soigne, avec le secours d'un médecin, Marguerite Duras les racontera dans La Douleur.
En 1945, elle fonde avec son mari les éphémères éditions de la Cité Universelle, qui publieront trois ouvrages : L'An zéro de l'Allemagne d'Edgar Morin (1946), les Œuvres de Saint-Just présenté par Dionys Mascolo (1946) et L'Espèce humaine de Robert Antelme (1947)[11]. Le couple divorce le . Duras épouse Dionys Mascolo, dont elle se sépare quelques années après. Jean[12] leur fils naît le 30 juin 1947.
En 1950, la guerre d'Indochine contraint la mère de Marguerite à revenir en France. Début mars, un des camarades, qui serait Jorge Semprún, dénonce Marguerite Duras auprès du Comité central du PCF : elle aurait, lors d'une soirée en compagnie d'autres écrivains, formulé de nombreuses critiques à l'égard de Louis Aragon. Il lui est reproché des « inconvenances envers certains membres du Parti et une ironie trop appuyée »[13]. Un soupçon généralisé s'installe et Marguerite Duras décide de ne plus reprendre sa carte de militante, et déclare que le Parti cherche à salir sa réputation en lui donnant une image sulfureuse. Dès lors, « les rumeurs se multiplient : esprit politique pervers, Duras serait aussi une traînée qui fréquente assidûment les boîtes de nuits (...) une traîtresse du Parti, décadente petite-bourgeoise. » Le 8 mars, elle reçoit une lettre qui lui signifie son exclusion pour tentative de sabotage du Parti par usage de l'insulte et de la calomnie, fréquentation de trotskistes et fréquentation des boîtes de nuit. Dans une ultime lettre adressée au Parti, elle écrit : « je reste profondément communiste, ai-je besoin de dire dans ces conditions que je ne m'associerai jamais à rien qui puisse nuire au Parti. »
Malgré sa rupture avec le Parti communiste, Marguerite Duras s'engage dans de nombreuses causes, la lutte contre la guerre d'Algérie, la revendication du droit à l'avortement.
La même année, son roman d'inspiration autobiographique, Un barrage contre le Pacifique, paraît en juin, il est sélectionné pour le prix Goncourt, mais le manque de peu.
En 1954, elle participe au comité des intellectuels contre la poursuite de la guerre en Algérie[14].
Dans les années 1950, Marguerite Duras collabore également au magazine Elle, sous le pseudonyme de Marie-Joséphine Legrand[15].
Elle se sépare de Dionys Mascolo en 1956 et rencontre Gérard Jarlot[16], journaliste à France-Dimanche, en 1957, année où meurt sa mère. Jarlot travaille avec elle pour diverses adaptations cinématographiques et théâtrales. Pour la première fois, un de ses romans est adapté au cinéma, le Barrage contre le Pacifique que réalise René Clément[17].
En 1958, elle travaille pour des cinéastes en écrivant le scénario de Hiroshima mon amour avec Alain Resnais puis celui d’Une aussi longue absence pour Henri Colpi. La même année, elle participe à la revue Le 14 juillet, fondée par Dionys Mascolo, en opposition à la prise de pouvoir par de Gaulle[14].
En automne 1960, elle milite activement contre la guerre d'Algérie, et signe le Manifeste des 121. La même année, elle devient membre du jury du prix Médicis[18]. En 1961, sa relation avec Gérard Jarlot prend fin. En 1963, elle achète un appartement dans l'ancien hôtel « Les Roches noires » à Trouville-sur-Mer[19]. Elle reçoit son premier succès au théâtre avec Des journées entières dans les arbres, joué par Madeleine Renaud en 1965. Ses talents multiples la font maintenant reconnaître dans trois domaines : littéraire, cinématographique et théâtral. Elle met en scène des personnages puisés dans la lecture des faits divers. Elle innove sur le déplacement des acteurs, sur la musicalité des mots et des silences. Fatiguée par l'alcool, elle fait une cure et s'arrête de boire. Pendant « les évènements » de mai 1968, elle se trouve en première ligne au côté des étudiants contestataires et participe activement au comités des écrivains-étudiants[14].
Marguerite Duras aborde la réalisation cinématographique parce qu’elle est insatisfaite des adaptations que l’on fait de ses romans. Elle tourne en 1966 son premier film La Musica, coréalisé avec Paul Seban, puis Détruire, dit-elle, en 1969. Ce titre évocateur définit son cinéma : celui du jeu des images, des voix et de la musique. « Ce n'est pas la peine d'aller à Calcutta, à Melbourne ou à Vancouver, tout est dans les Yvelines, à Neauphle. Tout est partout. Tout est à Trouville […] Dans Paris aussi j'ai envie de tourner, […] L'Asie à s'y méprendre, je sais où elle est à Paris… » (Les Yeux verts). Le , elle signe, avec notamment Simone de Beauvoir, Delphine Seyrig et Jeanne Moreau, le Manifeste des 343, réclamant l'abolition de la loi contre l'avortement.