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Cote | Localisation | Statut |
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792.7 DES | Arts Plus de détails sur cet exemplaire Code-barres: 0381494577 Identifiant: Pôle Arts Identifiant: Rouge |
Auteur | Pierre Desproges [auteur] |
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Titre | La Minute nécessire de monsieur Cyclopède / Pierre Desproges. |
Editeur | Paris : Seuil, 1995. |
Description | 157 p. : ill., couv. ill. en coul. ; 22 cm |
Langue | Français. |
Indice | 792.7 |
Centre d'intérêts | Documentaire adulte |
Support | Livre |
1982 : Serge Moati donne carte blanche à Pierre Desproges pour animer tous les soirs sur F.R.3 une émission d'une minute, ni plus ni moins. C'est dans ce cadre étroit que Desproges va immortaliser son désormais célèbre "étonnant, non ?" comme point final d'une série de chroniques au verbe recherché et à l'humour noir, qui diviseront la France d'alors, ébahie et intriguée....
157pages. 21x17,4x1,2cm. Broché. 1982 : Serge Moati donne carte blanche à Pierre Desproges pour animer tous les soirs sur F. R. 3 une émission d'une minute, ni plus ni moins. C'est dans ce cadre étroit que Desproges va immortaliser son désormais célèbre "étonnant, non ?" comme point final d'une série de chroniques au verbe recherché et à l'humour noir, qui diviseront la France d'alors, ébahie et intriguée. Les sujets, pédagogiques pour rire et cynique pour de vrai, parlent d'eux-mêmes ; de "comment vieillir sans déranger les [...] jeunes" à "essayons de ne pas rire avant la fin d' Hamlet " en passant par "Raillons l'héroïsme, pour fêter l'anniversaire de Saint-Exupéry", tout le monde, les hypocrites, les militaires, les menteurs, les imbéciles au sens large, les lâches, en prend pour son grade tout le long des quelques cent "minutes" dont le texte, finement ciselé avec l'aide de l'ami de toujours Jean-Louis Fournier, est repris ici. Étonnant, non ? -David Rault
Médias
Pierre Desproges, né le à Pantin et mort le à Paris, est un humoriste français réputé pour son humour noir, son anticonformisme et son sens de l'absurde.
C'est à Paris que Pierre Desproges grandit et passe l'essentiel de sa jeunesse. Il est l'aîné d'une petite fratrie (une sœur et un petit frère) élevée essentiellement par leur mère, issue de la « petite bourgeoisie » parisienne. Son père, instituteur, a fait le choix d'une carrière aux colonies. C'est ce qui vaudra à Pierre, adolescent, d'accompagner son père un an à Luang Prabang au Laos[1] et trois ans en Côte d'Ivoire, dont un an d'internat à Abidjan. Les vacances se passent, pour Pierre, immanquablement en Limousin, chez ses grands-parents paternels, à Châlus (Haute-Vienne). C'est le cadre de cette petite ville limousine qui inspirera son seul roman Des femmes qui tombent[2].
Élève revendiqué dilettante, il passe un baccalauréat sans grand relief, ce qui n'empêchera pas son avidité de culture et le goût de la polémique, hérités de sa mère.[réf. nécessaire]
En 1959, il accomplit son service militaire. Envoyé en Algérie, il y passe vingt-huit mois. Il conservera de cette période un souvenir exécrable. De retour à la vie civile et ne sachant trop que faire pour gagner sa vie, il entreprend des études de kinésithérapie qu'il abandonne assez vite, écrit des romans-photos réalisés avec des amis et qui sont publiés, vend des assurances-vie (qu'il rebaptise « assurances-mort ») puis des poutres en polystyrène expansé[3].
Pierre Desproges devient ensuite journaliste à L'Aurore, où il entre grâce à son amie d'enfance, la journaliste Annette Kahn, dont le frère, Paul-Émile, était son condisciple au lycée Carnot à Paris. Le chef de service des informations générales, Jacques Perrier, qui n'aime pas son humour et ne le supporte pas, le fait renvoyer.
Il travaille alors à Paris Turf, journal hippique appartenant au même groupe de presse. Lorsque Perrier est à son tour licencié, en mai 1968, Bernard Morrot, nommé pour le remplacer, fait revenir Desproges à L'Aurore et lui confie une rubrique de brèves insolites à l'humour acide, que Pierre Desproges appelle la « rubrique des chats écrasés ». Jugé un peu trop caustique, il évite son licenciement grâce à Françoise Sagan, qu'il interviewera plus tard pour Le Petit Rapporteur[4], et qui écrit une lettre au journal en affirmant qu'elle n'achète L'Aurore que pour la rubrique de Desproges[5].
Remarqué par ses confrères de la télévision, il devient chroniqueur dans l'émission télévisée de Jacques Martin Le Petit Rapporteur sur TF1. Sa prestation dans cette émission dominicale, aux côtés de son complice Daniel Prévost, demeure gravée dans l'esprit des amateurs d'humour noir et de cynisme. Il finit toutefois par claquer la porte, car ses interventions sont de plus en plus souvent coupées au montage (Martin prenant ombrage de la popularité de Desproges)[6],[7], et retourne à L'Aurore, où il se sent mieux[7].
Desproges participe ensuite à plusieurs émissions de radio sur France Inter :
En 1982, il collabore quelques mois au scénario de l'émission Merci Bernard sur FR3. C'est Desproges lui-même qui trouve le titre énigmatique de l'émission, en hommage à Bernard Morrot, l'homme qui lui offrit une seconde chance à L'Aurore[réf. nécessaire]. Il assure également sur cette chaîne, entre 1982 et 1984 (cent émissions), une chronique intitulée La Minute nécessaire de monsieur Cyclopède qui, selon lui, divise la France en deux : « Les imbéciles qui aiment et les imbéciles qui n'aiment pas. »
Au début de l'année 1988, quelques semaines avant sa mort, Pierre Desproges tourne une publicité parodique avec Les Nuls. Le tournage est difficile, comme le révèle Alain Chabat dans le livre Desproges est vivant. Sur le plateau de l'émission L'assiette anglaise du 20 février 1988, Desproges prétend s'être fêlé une côte durant l'enregistrement du sketch, ce qui explique sa fatigue du moment. Cette remarque est sujette à caution, Hélène Desproges ayant révélé des années plus tard que Pierre Desproges était maintenu dans l'ignorance du cancer qui le rongeait. Cette fatigue était plus vraisemblablement due à la progression du cancer qu'à une hypothétique côte fêlée.
En 1975 et les années suivantes, Pierre Desproges est à l'Olympia sur scène aux côtés de Thierry Le Luron. En 1977-1978, il interprète des sketches avec Évelyne Grandjean, notamment Le Banc. En 1978-79, il débute en tête d'affiche sur scène dans un petit théâtre du quartier Mouffetard, le Théâtre des 400 coups. Il joue devant un maigre public une pièce de théâtre drolatique : Qu'elle était verte ma salade… Il est aussi avec Thierry Le Luron à Bobino.
Il introduit à plusieurs reprises les tours de chant de Dalida. Dans les coulisses, les rapports sont houleux avec Orlando, le frère de la chanteuse, qui ne comprend pas toujours le second degré de l'humoriste.
Aidé par Guy Bedos, il remonte sur scène en 1984 au Théâtre Fontaine dans Un cri de haine désespéré où perce néanmoins une certaine tendresse et en 1986 au Théâtre Grévin dans Pierre Desproges se donne en spectacle.
En 1987, Pierre Desproges ressent une douleur dorsale alors qu'il joue au golf avec le chanteur Renaud (cette anecdote est contestée par les membres de la famille de Pierre Desproges[8]). Les médecins qui l'opèrent ne peuvent que constater les dégâts : ses deux poumons sont atteints par un cancer, l'humoriste est condamné. En accord avec Hélène Desproges, son épouse, ils décident de lui cacher la vérité et prétendent avoir retiré une tumeur sans conséquence[8].
Lentement, son état de santé se dégrade. L'humoriste ressent une fatigue chronique mais continue d'honorer ses engagements professionnels, sans se douter que le cancer le ronge. Pour tenir le rythme de la tournée de son spectacle, des cocktails de remontants lui sont administrés directement dans les muscles. En mars 1988, il accepte d'interrompre sa tournée pour reprendre des forces à l'hôpital. Il y meurt le 18 avril 1988, peu avant l’élection présidentielle[9].
Le 12 septembre 2015, sur les ondes de RTL, Guy Bedos révèle au micro de Marie Drucker qu'on a « aidé Pierre Desproges à mourir », à l'hôpital. Cette évocation d'une euthanasie de l'humoriste est également présente dans l'autobiographie de Bedos Je me souviendrai de tout[10].
Ses obsèques se déroulent au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Ses cendres sont inhumées après sa crémation dans une tombe provisoire, puis dans la division 10. Sa sépulture est un minuscule jardinet entouré d'une grille avec une simple plaque, où ses cendres ont été mélangées à la terre (sur dérogation de la Ville de Paris)[réf. nécessaire]. La tombe est située en face de celle de Michel Petrucciani et non loin de celles de Frédéric Chopin, Claude Chabrol et Mano Solo.
Hélène le rejoint dans sa dernière demeure en 2012[11].
Célèbre pour son humour grinçant mis en valeur par une remarquable aisance littéraire, Pierre Desproges s'est notamment illustré avec des thèmes souvent évités, quoique mal à l'aise face à certaines personnes, « stalinien pratiquant », « terroriste hystérique » ou « militant d'extrême-droite »[12]. Comme il le disait lui-même : « Je pense effectivement qu'on peut rire de tout, mais pas forcément avec tout le monde »[13].
Ses traits d'humour révèlent généralement un personnage bon vivant, individualiste et anticonformiste. Différentes sources le qualifient d'« anarchiste de droite »[14],[15], bien que sa prédilection pour les provocations destinées à prendre en permanence son public à contre-pied des positions convenues le rende difficilement classable. Il n'hésite pas à s'attaquer aux sujets les plus sensibles avec une verve féroce.
Contrairement à ce que prétend la légende, ce n'est pas lui qui a rédigé la dépêche annonçant sa mort (« Pierre Desproges est mort d'un cancer. Étonnant, non ? » en référence à la phrase de conclusion rituelle sur FR3 de La Minute nécessaire de monsieur Cyclopède), mais Jean-Louis Fournier, réalisateur de la Minute nécessaire et proche de Desproges. Au départ, cette dépêche devait être « Pierre Desproges est mort d'un cancer sans l'assistance du professeur Schwartzenberg », proposée par Hélène Desproges. Mais elle a finalement renoncé à inclure cette précision afin d'éviter d'éventuelles poursuites.
Certains thèmes revenaient de manière fréquente dans ses sketchs : le plaisir sous toutes ses formes (les femmes, la bonne chère, le vin, etc.), mais aussi le cancer, la mort, ou encore le nazisme, l'antisémitisme et autres formes de racismes sont parmi les sujets qu'il aborde régulièrement. Certains éléments narratifs reviennent également, à la manière de gimmicks, dont voici quelques exemples hautement ironiques :
L’œuvre de Pierre Desproges est souvent reprise par des humoristes, des personnalités, ou tout un chacun. Toutefois, cet « argument d'autorité » peut être soumis à caution. En effet, comme le soulèvent Anne-Marie Paillet et Florence Mercier-Leca, l'humour desprogien se fait sous couvert d'un « pacte humoristique » ; le personnage détestable que représente Desproges sur scène, auteur de tirades fortement décriables, ne doit pas être confondu avec Pierre Desproges, l'homme[25]. C'est de ce constat que part Frantz Durupt lorsqu'il évoque en 2016 l'emploi à tort et à travers de la citation — approximative — selon laquelle « on peut rire de tout », tançant les récupérations tentées par Alain Soral ou les parallèles tentés avec Dieudonné[26].
En septembre 2008, les ayants droit de Pierre Desproges ont passé un accord avec le site Dailymotion pour mettre en ligne des vidéos de l'humoriste, diffusant gratuitement et légalement de nombreux sketches[27].
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