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Cote | Localisation | Statut |
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R MIY | Plus de détails sur cet exemplaire Code-barres: 0637624577 |
Auteur | Hayao Miyazaki [auteur] |
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Titre | Le Voyage de Chihiro / Hayao Miyazaki ; traduit du japonais par Jean Vercoutter ; adapté par Géraldine Krasinski. |
Editeur | Toulouse : Milan, 2002. |
Description | 165 p. : illustrée en couleurs ill. en coul. ; 26 cm |
Langue | Français. |
Langue d'origine | Japonais. |
Autres auteurs | Jean Vercoutter [traducteur] Géraldine Krasinski [adaptateur] |
Voir aussi | |
Support | Livre |
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Hayao Miyazaki (宮崎 駿, Miyazaki Hayao?), né le à Tokyo, est un dessinateur, un réalisateur de films d'animation japonais et le cofondateur du Studio Ghibli.
Presque inconnu en Occident en dehors des cercles d’amateurs d’anime et de manga jusqu’à la sortie internationale de Princesse Mononoké en 1999, ses films rencontrent ensuite un grand succès partout dans le monde et surtout au Japon où certains ont battu des records d’affluence[1].
Il explore souvent les mêmes thèmes centraux, la relation de l’humanité avec la nature, l’écologie et la technologie, ainsi que la difficulté de rester pacifiste dans un monde en guerre. Les protagonistes de ses films sont le plus souvent de jeunes filles ou femmes fortes et indépendantes, et les « méchants » ont des qualités qui les rendent moralement ambigus, comme les kamis de la religion shintoïste.
Ses œuvres sont tout aussi accessibles aux enfants qu’aux adultes. Au Japon, il est considéré comme l’égal d’Osamu Tezuka, et en Occident on le compare souvent à Walt Disney. Toutefois, Miyazaki reste modeste et explique le succès de son entreprise par la chance qu’il a eue de pouvoir exploiter pleinement sa créativité.
En 2013, Miyazaki prend sa retraite comme réalisateur après la 70e Mostra de Venise à laquelle son dernier film, Le vent se lève, est sélectionné[2]. Le dessinateur annonce cependant en 2016 qu'il travaille sur une nouvelle animation, Boro la petite chenille, qui sortira sous forme de court métrage et de film[3],[4].
Il reçoit les honneurs du magazine Time en 2006 qui le place comme l’une des personnalités asiatiques les plus influentes des 60 dernières années[5].
Né le 5 janvier 1941 à Tokyo[6] (au quartier d’Akebono dans l’arrondissement de Bunkyō), deuxième d’une fratrie de quatre garçons[7] (Arata, né en , Yutaka, né en , et Shirō)[8], sa petite enfance est marquée par un Japon dévasté par la Seconde Guerre mondiale. L’œuvre de Miyazaki en sera beaucoup inspirée.
Son père, Katsuji Miyazaki, est alors directeur de Miyazaki Airplane, une entreprise en aéronautique appartenant à son frère (l’oncle de Hayao) qui produisait les gouvernes des Zero (avions de chasse japonais). C’est certainement à ce contexte que Miyazaki doit cette passion pour les avions et le vol en général, thèmes omniprésents dans son œuvre[9].
La mère de Hayao est une femme intelligente, plutôt réservée et stricte. Entre 1947 et 1955, souffrant de tuberculose vertébrale, elle reste alitée, d’abord à l’hôpital puis chez elle, pendant neuf ans. Hayao est très proche d’elle ; par bien des aspects le film Mon voisin Totoro s'avère autobiographique[7]. Shirō Miyazaki, le frère cadet de Hayao, dit du personnage de Dora dans Le Château dans le ciel qu'il est basé sur leur mère, non physiquement mais en ce qui se rapporte à la personnalité[8].
Fuyant la guerre, la famille Miyazaki déménage souvent en 1944 et 1945 (entre autres à Utsunomiya et Kanuma, tous les deux dans la préfecture de Tochigi au nord de Tokyo). L’usine de Miyazaki Airplane était à Kanuma. Le petit Hayao connaît trois écoles différentes en six ans : entre 1947 et 1949, il est inscrit dans une école primaire d’Utsunomiya, en 1950, il étudie à l’École Omiya au quartier Suginami de Tokyo, sa famille s’étant réinstallée dans la capitale, et de 1951 à 1955 à l’École Eifuku. Il passe ses années lycéennes à l’École Omiya (1956 et 1957) et au lycée Toyotama (1958)[8],[9].
Pendant sa dernière année au lycée, il découvre le premier film d’animation japonais en couleurs : Le Serpent blanc (Hakuja den), de l’animateur Taiji Yabushita (ja) du studio Toei, inspiré d’un conte populaire chinois. Pour le jeune Hayao, c'est une révélation ; il dit être tombé amoureux de l’héroïne, Pai-nyan, et avoir pleuré toute la nuit[7]. Il est également grand amateur d’Osamu Tezuka et exerce alors ses talents de dessinateur, d’abord en réalisant des croquis d’avions en imitant son héros, mais trouve qu’il ne peut pas dessiner les personnes[8]. Un jour, prenant conscience qu’il ne fait que copier le style de Tezuka, il brûle tous les manga qu’il a dessinés ; il dit s'être rendu compte que créer son propre style s'avère très difficile[7]. En 1962, il entreprend des études en économie à Gakushūin et rédige une thèse sur l’industrie japonaise. La même année, il rejoint un club de recherches à Gakushūin sur la littérature enfantine[8].
Miyazaki commence sa carrière en avril 1963 comme intervalliste au studio Toei[6]. Il se fait connaître d’abord avec son travail sur Garibā no Uchū Ryokō (1965) ; ayant trouvé la fin du film non satisfaisante, il en propose une autre qui est acceptée et incorporée au film. Après un entraînement de trois mois, il est affecté au film Les Fidèles Serviteurs canins (Wan wan chushingura) puis à la première série télévisée du studio, Ken, l'enfant-loup, concurrente de Astro, le petit robot d’Osamu Tezuka. Il perçoit un salaire de dix-neuf mille cinq cents yens (le loyer de son petit appartement dans le quartier Nerima lui coûte six mille yens)[8].
Quand quelques troubles syndicaux éclatent en 1964 au sein du studio, Miyazaki prend la tête des manifestants et devient secrétaire en chef du syndicat des travailleurs[9]. Isao Takahata est alors le vice-président du syndicat. C’est à cette époque qu’il rencontre Akemi Ōta, également animatrice au studio, qu'il épouse en octobre 1965 ; le jeune couple déménage à Higashimurayama[8].
L’année 1965 marque aussi le début d’une longue collaboration avec Takahata avec un premier projet commun, Hustle Punch. Lorsque Takahata commence à travailler sur le film Horus, prince du Soleil, Miyazaki, qui a alors 22 ans, est volontaire pour rejoindre le projet[10] qu’il considère comme sa dernière chance de travailler sur un long métrage et d’arrêter les séries télévisées. Takahata, Miyazaki et Yasuo Ōtsuka se font la promesse de terminer ce projet, coûte que coûte. Le film, réussite artistique mais échec commercial, ne sort finalement que le .
La même année, Miyazaki travaille avec sa femme sur Le Chat botté mais cette fois, est promu animateur clé[10],[8]. Il assure l’animation de la course-poursuite qui marque le climax du récit. En 1969, il anime quelques plans du film Le Vaisseau fantôme volant, un autre long métrage, toujours en compagnie de sa femme[10].
Le couple donne naissance à deux fils : Gorō Miyazaki en janvier 1967, qui devient lui aussi réalisateur, travaillant parfois pour le studio de son père, et un second en avril 1969, Keisuke, artiste ayant fait des gravures et figurines en bois, dont une qui apparaît dans le film Si tu tends l’oreille[7],[8]. La famille déménage à Tokorozawa dans la préfecture de Saitama en 1970[8]. Sa femme quitte son travail pour élever les garçons.
Parallèlement, Miyazaki travaille sur diverses séries télévisées : Sally la petite sorcière, Caroline et se lance dans le manga. Le Peuple du désert, paraît de septembre 1969 à mars 1970 dans Shōnen Shojo Shinbun, sous le pseudonyme de Akitsu Saburo.
Il participe en 1970 et 1971 à l’animation d’un film réalisé par Ikeda Hiroshi, Les Joyeux Pirates de l’île au trésor[10], adaptation du célèbre roman de Stevenson. Un personnage original voulu par Miyazaki apparait : Cathy, une jeune fille rousse vêtue de bleu, que l’on revoit par la suite sous différentes formes au fil de son œuvre.
En 1971, Miyazaki quitte Toei et rejoint Isao Takahata et Yōichi Kotabe aux studios A-Pro[6]. Il accompagne Yutaka Fujiota (président de Tokyo Movie) en Suède pour essayer d’obtenir les droits d’adaptation de Fifi Brindacier (Nagakutsushita no Pippi), pour lequel ils ont déjà créé des storyboards, et pour parler à l’auteur du livre, Astrid Lindgren. Leur démarche échoue et le projet est annulé[8],[9]. Ce voyage constitue son premier à l’étranger. Les paysages de Scandinavie seront souvent utilisés dans ses films, notamment dans Kiki la petite sorcière, où l'aspect de Koriko et ses environs sont basés sur Stockholm, en particulier sa vieille ville, le Gamla stan, et Visby sur l’île de Gotland[11].
Il visite également de nombreux endroits à Tokyo pour un possible nouveau bâtiment pour le studio. Le trio Miyazaki, Takahata, Kotabe réalise plusieurs épisodes de la série Lupin III et le court métrage Panda Petit Panda. En 1973, la suite Panda Petit Panda : Le Cirque sous la pluie sort en salle et déjà, le trait rond et jovial du panda augure le célèbre Totoro.
En juin 1973, le trio quitte A-Pro pour Zuiyo Pictures, une filiale de Nippon Animation[6],[8]. Ils travaillent pendant cinq ans sur les World Masterpiece Theater, séries de la Nippon Animation inspirées de romans occidentaux et pour la plupart distribuées en France. On peut par exemple citer Heidi, la petite fille des Alpes pour lequel Miyazaki a travaillé en tant que concepteur scénique et fait un voyage en Suisse pour s’inspirer des paysages. En 1975, Miyazaki se rend également en Italie et en Argentine pour préparer Marco.
En 1978, Miyazaki obtient chez Nippon Animation l’opportunité de passer à la réalisation. Il en résulte une série de 26 épisodes de 26 minutes chacun, intitulée Conan, le fils du futur. Cette série, basée sur le roman pour enfants The Incredible Tide (en) d’Alexander Key (en), aborde d’ailleurs des thèmes similaires à ceux de Nausicaä (monde post-apocalyptique, graves problèmes écologiques) ou Laputa (similarités des héros) et présente les premières machines volantes créées par Miyazaki.
La même année, un jeune reporter – Toshio Suzuki – récemment transféré à un nouveau mensuel, Animage (qui traite de l'animation japonaise et de l'activité artistique), appelle Takahata pour lui parler de Horus, prince du soleil, sur lequel il comptait écrire un article pour sa rubrique sur les classiques de l’animation. Takahata lui parle pendant une heure, mais refuse de parler de Horus, se concentrant sur ses projets plus récents. Il passe le téléphone à Miyazaki, qui lui parle de Horus et ne demande pas moins de seize pages dans Animage. Suzuki renonce à citer les deux noms dans le magazine, mais ne les oublie pas. Il devient plus tard producteur en chef du Studio Ghibli et ami inséparable de Miyazaki[1].
En 1979, Miyazaki rejoint la Tōkyō Movie Shinsha. La même année, sort son premier film en tant que réalisateur : Le Château de Cagliostro. Devenu depuis un classique, ce film représente une étape marquante dans la carrière de Miyazaki. Suzuki et Miyazaki se voient pour la première fois. Miyazaki l’ignore complètement, refusant même d’être pris en photo (Suzuki n’en a qu’une seule). Malgré cette expérience, Suzuki continue à écrire sur le travail de Miyazaki dans Animage[1].
L’année suivante, Miyazaki travaille pour Telecom Animation Film et prend la casquette d’instructeur en chef pour les nouveaux animateurs. À la même période, il réalise les épisodes 145 et 155 de la série Lupin III et utilise Telecom, le nom de sa société, comme pseudonyme[8].
En 1982, il réalise les six premiers épisodes (dont il signe également le scénario) de la série Sherlock Holmes (finalement diffusée en 1984 et 1985) en coproduction avec la RAI italienne. Cette série raconte les aventures d'un Sherlock Holmes présenté sous les traits d'un renard anthropomorphe.
C’est vers cette époque qu’il côtoie régulièrement Suzuki, avec qui il parle de ses idées de projets futurs. Celui-ci décide de l’aider à les réaliser, en commençant par Nausicaä de la vallée du vent[12]. Il essuie refus après refus des producteurs, qui demandent à l’époque des mangas ou de la musique avant d’accepter un projet. Suzuki ne baisse pas les bras, et fait publier dans Animage la version manga de Nausicaä, grande saga épique et écologique que Miyazaki met douze ans à terminer. Le manga est un grand succès et est élu manga préféré des lecteurs d’Animage l’année suivante[1]. Miyazaki publie également Le Voyage de Shuna (Shuna no tabi), manga assez proche de Princesse Mononoké (Mononoke Hime).
En 1983, le projet de faire un long métrage des premiers volumes de Nausicaä est lancé. Le frère cadet de Miyazaki, Shirō, travaillant à Hakuhōdo, la seconde plus grande agence de publicité du Japon, le film est une coproduction Tokuma-Hakuhōdo[8]. Miyazaki, de nature très exigeant sur la qualité, la production prend du retard. Une petite annonce est publiée dans Animage pour trouver plus d’animateurs et le jeune Hideaki Anno (mieux connu aujourd’hui pour son travail dans Neon Genesis Evangelion) répond à l’appel. Miyazaki, ébloui par la qualité de son travail, l'embauche immédiatement et le met au travail sur la scène clé du film : l’arrivée du « soldat géant ». En novembre 1984, le film sort dans les salles japonaises ; on voit de longues files d’attente devant les cinémas du pays[1].